LaPADS entraine trois sortes de chiens: Les chiens de Service pour les personnes prĂ©sentant un handicap physique, les chiens pour personnes malentendantes ou sourdes, ainsi que les chiens pour Intervention Canine AssistĂ©e placĂ©s avec des maĂźtres professionnels dans une variĂ©tĂ© de milieux incluant les hĂŽpitaux pour enfants , les rĂ©sidences pour personnes ĂągĂ©es, FondĂ©e en 2020, LA CAPE est la premiĂšre association française Ă  but non lucratif, remettant gratuitement des chiens d’assistance spĂ©cifiquement Ă©duquĂ©s pour accompagner des personnes souffrant de stress post-traumatique. La prise de conscience Depuis 7 ans, la France a subi plusieurs attentats. Ces actes terroristes successifs, d’une violence rare, ont marquĂ© Ă  jamais les populations. Aujourd’hui encore, bon nombre de victimes portent les sĂ©quelles, parfois durables, du choc psychotraumatique. L’état de stress post-traumatique ESPT touche tant les civils exposĂ©s que les professionnels intervenus lors d’évĂ©nements tragiques. Cette affection dĂ©signe un type de trouble anxieux sĂ©vĂšre, qui se manifeste Ă  la suite d’une expĂ©rience vĂ©cue comme traumatisante. Les symptĂŽmes comprennent, entre autres, des souvenirs intrusifs, des cauchemars, un Ă©vitement et des Ă©motions nĂ©gatives, ainsi qu’une hypervigilance ayant un impact dĂ©lĂ©tĂšre sur la qualitĂ© de vie des victimes et de leur entourage. Bien que documentĂ©, l’état de stress post-traumatique reste nĂ©anmoins sous-diagnostiquĂ© et sous-traitĂ©. Un dĂ©faut de suivi qui, parfois conduit les rescapĂ©s Ă  l’irrĂ©parable, des mois, voire des annĂ©es aprĂšs faute de diagnostic ou d’accompagnement. La naissance de la CAPE Face Ă  ce constat, animĂ© par la volontĂ© de venir en aide et grĂące Ă  son expĂ©rience professionnelle des chiens d’assistance, Benjamin Borg, ancien pompier professionnel, a dĂ©cidĂ© d’agir en apportant sa contribution par la fondation en juin 2020 de l’Association LA CAPE. PortĂ©e par la volontĂ© d’accompagner les personnes en Ă©tat de stress post-traumatique grĂące Ă  la coopĂ©ration canine, l’association a pour mission l’élevage, l’éducation et la remise gratuite de chiens d’assistance aux personnes souffrant de cette affection — victimes d’attentats, militaires, primo-intervenants pompiers, soignants, policiers. Au cƓur du projet Éclair, premiĂšre de la classe ! Éclair, une jeune labrador, s’est Ă©panouie durant sa vie de chiot auprĂšs de Morgane, sa famille d’accueil, chez qui elle a acquis les bases communes Ă  tous les canidĂ©s propretĂ©, socialisation, obĂ©issance qui constituent les Ă©lĂ©ments de collaboration de base entre un chien et son humain. A l’issue de cette phase de prĂ©-Ă©ducation, Éclair est entrĂ©e Ă  l’école oĂč elle a reçu un entraĂźnement spĂ©cifique. Au fil de sa formation, fondĂ©e sur le renforcement positif, la jeune chienne a assimilĂ© les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  son futur mĂ©tier. Aux cĂŽtĂ©s de son Ă©ducateur Nicolas, elle a appris Ă  maĂźtriser diffĂ©rents comportements dont ramener son humain au prĂ©sent lors de dissociation, rĂ©cupĂ©rer des mĂ©dicaments, allumer les lumiĂšres et rĂ©veiller son binĂŽme lors de terreurs nocturnes, fouiller le domicile pour attĂ©nuer l’hypervigilance, conduire son bipĂšde en toute sĂ©curitĂ© Ă  une sortie de bĂątiment lors d’un crise de panique, obtenir de l’aide en alertant
 AprĂšs plusieurs mois d’apprentissage, Éclair est enfin prĂȘte Ă  accomplir sa mission auprĂšs de FrĂ©dĂ©ric. FrĂ©dĂ©ric et Éclair premier duo capĂ© SĂ©lectionnĂ© parmi plusieurs dizaines de dossiers, FrĂ©dĂ©ric est le premier bĂ©nĂ©ficiaire de LA CAPE. Militaire, membre des forces spĂ©ciales, blessĂ© de guerre, FrĂ©dĂ©ric, souffre de stress post-traumatique. Pour lui, le syndrome se manifeste par des crises dissociatives, des cauchemars quotidiens, un Ă©tat d’hypervigilance constant. Chaque jour, Eclair sera lĂ  pour lui apporter une stabilitĂ© psycho-Ă©motionnelle, l’accompagner dans ses sorties, interrompre les moments de crises. De cette maniĂšre, elle lui permettra sur le long terme de reprendre une vie sociale et ainsi lutter contre l’isolement qui accentue les symptĂŽmes du stress post-traumatique.» explique Benjamin Borg. Éclair sera remise officiellement le 14 juillet prochain Ă  Paris. Date symbolique, Ă  l’occasion de laquelle FrĂ©dĂ©ric recevra la mĂ©daille des blessĂ©s de guerre. LA CAPE a tenu Ă  s’associer Ă  cet Ă©vĂ©nement, en remettant Ă  FrĂ©dĂ©ric le mĂȘme jour celle qui l’aidera Ă  retrouver la sĂ©rĂ©nitĂ©. Éclair et FrĂ©dĂ©ric un espoir pour la suite Pour l’association, ce premier binĂŽme est l’aboutissement de deux annĂ©es d’engagement, de travail et de solidaritĂ©. C’est aussi la mise en lumiĂšre des bĂ©nĂ©fices d’une relation humain-chien construite sur l’échange, la bienveillance et la collaboration. Aujourd’hui, pour poursuivre sa mission, LA CAPE est Ă  la recherche de fonds. Former un chien d’assistance est un parcours long, coĂ»teux et exigeant qui dure environ 2 ans et qui est composĂ© de plusieurs Ă©tapes. Le coĂ»t de l’éducation d’un chien est de 25 000 euros. L’association remet gratuitement ses hĂ©ros capĂ©s. Cette gratuitĂ© est rendue possible grĂące aux dons, au mĂ©cĂ©nat et Ă  l’implication de nombreux bĂ©nĂ©voles. Dans ce contexte, LA CAPE a lancĂ© une campagne de soutien pour la formation d’Éclair. Une maniĂšre aussi de parler du travail de l’association et de sensibiliser Ă  l’état de stress post-traumatique, un handicap invisible encore souvent mĂ©connu. Lien vers notre cagnotte Nous avons pu mener Ă  bien l’éducation d’Éclair grĂące Ă  une formidable chaĂźne de solidaritĂ©, mais il est primordial que nous arrivions Ă  boucler sa cagnotte de financement afin de pĂ©renniser l’avenir et former ses camarades prĂȘts Ă  rentrer Ă  l’école», conclut Benjamin Borg. Pour LA CAPE, FrĂ©dĂ©ric et Éclair symbolisent un espoir pour l’avenir. L’exemple mĂȘme d’une collaboration bipĂšde-canidĂ© respectueuse et bienveillante. Mais aussi l’incarnation que les blessures invisibles qui bouleversent des vies peuvent s’attĂ©nuer et laisser place Ă  davantage de sĂ©rĂ©nitĂ© retrouvĂ©e. Post Views 617 LA CAPE L'Association de Chiens d’Assistance aux Personnes en Etat de stress post-traumatique

Afinque les personnes sourdes ou malentendantes puissent faire face aux situations qui exigent une bonne audition, l’association « Les chiens du silence » Ă©duquent pour elles des chiens-guides Ă©couteurs. Une premiĂšre en France, soutenue par Audio 2000. Des chiens hors du commun. Devenir un bon chien-guide exige des aptitudes particuliĂšres. Depuis plusieurs

L'association a pour but de former et de remettre gratuitement des chiens d'assistance écouteurs à des personnes sourdes ou malentendantes pour leur permettre de retrouver autonomie et confort de vie au chiens indiquent l'ensemble des sons du quotidien à leur bénéficiaire et les mettent en sécurité lors de la provenance d'un danger par derriÚre. Ils préviennent de l'appel d'un conjoint, d'un enfant ou d'un bébé qui pleure, du facteur qui sonne à la porte, du téléphone portable qui sonne ou encore de l'alarme incendie au domicile et dans les magasins. En extérieur, il assure la sécurité lors de l'arrivée d'une voiture, d'un skate, d'une trottinette... L'ensemble des chiens comprennent au minimum une trentaine d'ordres en Langue des Signes Française LSF pour que les bénéficiaires puissent échanger facilement avec leurs chiens. Les chiens apportent un confort de vie aux personnes sourdes ou malentendantes par une sécurisation en permanence. Avec leur compagnon, ils retrouvent confiance et autonomie.

Chienpour épileptique. Ils conduisent les aveugles et les malvoyants, aident les sourds et assistent des personnes handicapées dans toutes sortes de tùches quotidiennes. Tout le monde ou presque a déjà vu une fois un chien d'aveugle ou un chien d'assistance. Mais les canins peuvent bien davantage, du moins certains d'entre eux. Une

AccueilAnimaux Par JĂ©rĂ©my Birien PubliĂ© mardi 14 mars 2017 Ă  12h14 InstallĂ©e Ă  Escondeaux, dans les Hautes-PyrĂ©nĂ©es, l’association Les Chiens du Silence » s’évertue Ă  entraĂźner des bergers australiens pour qu’ils soient capables d’assister des personnes sourdes et malentendantes. Une premiĂšre en France ! Cette initiative existe dĂ©jĂ  depuis une dizaine d’annĂ©es aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne. Mais en France, cela fait sept ans que l’association Les Chiens du Silence » a entrepris cette voir aussi Les Chiens du Silence / Cathy Bire Cathy Bire, Ă©ducatrice canine au sein de l’association, dĂ©taille ses missions auprĂšs du Parisien Nos chiens passent seize mois dans une famille d’accueil avant d’ĂȘtre formĂ©s durant six mois par l’association. Nous leur apprenons Ă  toucher leur maĂźtre et Ă  reconnaĂźtre un panel de bruits pompiers, marteau-piqueur, motos
 afin qu’ils aient la bonne rĂ©action. Par exemple, si un skateboard arrive derriĂšre la personne sourde, le chien va l’avertir et la dĂ©porter pour l’éloigner du danger. ». Depuis sept ans, ce sont 24 chiens qui ont Ă©tĂ© placĂ©s chez des personnes venues de toute la France On connaĂźt les chiens guides d’aveugle formĂ©s par une quinzaine d’écoles mais nous sommes la seule structure Ă  proposer des chiens Ă©couteurs, donc nous avons Ă©normĂ©ment de demandes. Il y a environ trois ans d’attente avant de bĂ©nĂ©ficier d’un chien. Nous en remettons aux adultes en activitĂ©, aux parents isolĂ©s ou aux jeunes retraitĂ©s » prĂ©cise Cathy Bire. Les Chiens du Silence / Cathy Bire Par exemple, le Parisien nous dĂ©livre le tĂ©moignage de Fanny Boucher, bĂ©nĂ©ficiaire d’un des chiens de l’association, baptisĂ© Django, depuis trois ans et demi Sa prĂ©sence empĂȘche de m’isoler socialement et me sĂ©curise dans mon travail oĂč je suis parfois seule dans un bĂątiment isolĂ© dans un parc de Meudon. Je ne crains plus de ne pas entendre quelqu’un frapper Ă  la porte, de rater un rendez-vous avec EDF, de manquer de me faire Ă©craser par une voiture ou mĂȘme d’oublier de fermer une porte. Je voyage Ă  l’étranger pour mon mĂ©tier, donc Django m’accompagne en avion. C’est d’ailleurs souvent compliquĂ© car mon chien est reconnu comme les guides d’aveugle. Il y a une grosse mĂ©connaissance de la loi et de mon handicap visible ». Pour pĂ©renniser son projet, l’association devrait bientĂŽt obtenir le label de Centre d’éducation qui permettra de bĂ©nĂ©ficier de fonds et d’embaucher deux nouveaux Ă©ducateurs canins. On espĂšre voir d’autres structures similaires pour aider les personnes sourdes et malentendantes en France. Belle initiative, n’est-ce pas ?
PrĂ©curseuren matiĂšre d’inclusion, avec l’instauration d’heures calmes pour les personnes autistes, le Super U de Thourotte lance un accueil trois Ă©toiles pour les chiens d’assistance.
Loi sur l’hĂ©bergementHarcĂšlement / interfĂ©rence avec des chiens d’assistanceDroit de la conduiteLoi sur les licences Loi sur l’hĂ©bergement Toute personne aveugle, sourde ou malentendante, ou toute autre personne handicapĂ©e physique accompagnĂ©e d’un guide canin, a droit Ă  tous les hĂ©bergements, avantages, installations et privilĂšges de tous les moyens de transport publics, divertissements publics et lieux d’hĂ©bergement public, dans le Commonwealth, auxquels les personnes non accompagnĂ©es de chiens ont droit. La violation entraĂźne une amende d’au plus 300 $ et des dommages civils tels que dĂ©crits. 272 § 98A Une personne accompagnĂ©e et engagĂ©e dans l’élevage ou la formation d’un chien d’assistance, y compris un chien auditif, guide ou d’assistance, a les mĂȘmes droits, privilĂšges et responsabilitĂ©s que ceux accordĂ©s Ă  une personne handicapĂ©e en vertu de l’Americans with Disabilities Act, 42 sections 12101 et suivantes. 129 § 39F HarcĂšlement / interfĂ©rence avec des chiens d’assistance Une personne handicapĂ©e physique qui utilise un animal d’assistance ou le propriĂ©taire de l’animal d’assistance peut intenter une action en dommages Ă©conomiques et non Ă©conomiques contre une personne qui vole ou attaque l’animal d’assistance, ou dont l’animal non d’assistance attaque un animal d’assistance. Si le vol ou l’attaque d’un animal d’assistance entraĂźne la mort de l’animal; si l’animal n’est pas rendu; ou si les blessures subies empĂȘchent l’animal d’assistance de reprendre du service, la mesure des dommages Ă©conomiques comprend frais mĂ©dicaux vĂ©tĂ©rinaires coĂ»t de remplacement d’un animal d’assistance Ă©galement dressĂ©, sans aucune diffĂ©renciation en fonction de l’ñge ou de l’expĂ©rience de l’animal Une cause d’action ne peut survenir en vertu du prĂ©sent article si la personne ayant une dĂ©ficience physique, le propriĂ©taire ou la personne ayant la garde ou la surveillance de l’animal d’assistance Ă©tait engagĂ©e dans la commission d’un crime au moment de la blessure subie par l’animal d’assistance. 272 § 85B Droit de la conduite Le conducteur doit mettre le vĂ©hicule Ă  l’arrĂȘt complet et prendre les prĂ©cautions nĂ©cessaires chaque fois qu’un piĂ©ton totalement ou partiellement aveugle, guidĂ© par un chien guide traverse ou tente de traverser un chemin. Une personne qui possĂšde un animal doit retenir et contrĂŽler cet animal en laisse lorsqu’il se trouve Ă  proximitĂ© d’un chien-guide qui se trouve sur un chemin public ou privĂ©. Quiconque enfreint une disposition du prĂ©sent article sera puni d’une amende d’au moins 100 $ et de plus de 500 $. 90 § 14A Loi sur les licences Aucune redevance ne sera facturĂ©e pour une licence pour un chien spĂ©cialement dressĂ© pour conduire ou servir une personne aveugle. aucuns frais ne seront facturĂ©s pour une licence pour un chien formĂ© professionnellement dans l’entreprise de chiens entendants pour servir une personne sourde. L’office des personnes handicapĂ©es adopte des rĂšgles et rĂšglements pour l’octroi de licences aux chiens d’assistance et aucuns frais ne sont facturĂ©s pour l’octroi d’une licence pour un chien reconnu comme chien d’assistance.
Denombreux Pitbull sont aujourd’hui utilisĂ©s par les forces de l’ordre, et on le retrouve aussi comme chien d’assistance, notamment pour des personnes sourdes. Dans un cas comme dans l’autre, cela dĂ©montre ses grandes capacitĂ©s d’apprentissage. Personnes sourdes ou malentendantes et chien d`assistance Cat. PERSONNES SOURDES OU MALENTENDANTES ET CHIEN D’ASSISTANCE LA RECONNAISSANCE D’UN NOUVEAU MOYEN POUR PALLIER LE HANDICAP AUDITIF Dans l’accĂšs aux moyens de transport UN ÉTAT DE LA QUESTION Lucie France Dagenais, PhD sociologue Me Karina Montminy, conseillĂšre juridique Direction de la recherche et de la planification Mai 2007 Document adoptĂ© Ă  la 524e sĂ©ance de la Commission, tenue le 18 mai 2007, par sa rĂ©solution Jacinthe Gagnon SecrĂ©taire de la Commission Traitement de texte Ramon Avila Direction de la recherche et de la planification Édition pour le site Web de la Commission Le prĂ©sent document a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© par la Direction des communications de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Ă  partir du texte officiel, en vue de rĂ©pondre Ă  des besoins pratiques. TABLE DES MATIÈRES PRÉSENTATION .......................................................................................................................................... 3 1. LA PERSONNE SOURDE OU DÉFICIENTE AUDITIVE ...................................................................... 4 Les catĂ©gories de personnes avec une dĂ©ficience auditive ......................................................... 4 Un problĂšme complexe.................................................................................................... 5 Les aides techniques pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie de ces personnes....................... 5 Le chien d’assistance comme moyen alternatif............................................................... 5 2. LA RECONNAISSANCE DES CHIENS D’ASSISTANCE UN ÉTAT DE LA QUESTION CHEZ LES ORGANISMES REPRÉSENTANT LES PERSONNES SOURDES OU DÉFICIENTES AUDITIVES ............................................................................................................. 6 Les positions des organismes de personnes handicapĂ©es.......................................................... 7 Les organismes reprĂ©sentant les personnes dĂ©ficientes auditives ................................. 7 L’organisme reprĂ©sentant les personnes handicapĂ©es et revendiquant l’accĂšs au transport...................................................................................................................... 8 Les organismes de formation de chiens aidant » ......................................................... 8 Le projet d’implantation du programme quĂ©bĂ©cois des chiens d’assistance pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice ou neurologique......................................... 10 Un Groupe de travail sur les chiens d’assistance.......................................................... 10 Le rapport du Groupe de travail..................................................................................... 11 3. LES NORMES D’ACCÈS AU TRANSPORT POUR LA PERSONNE SOURDE OU DÉFICIENTE AUDITIVE AVEC CHIEN D’ASSISTANCE............................................................. 12 Les normes locales d’accĂšs au transport pour personnes avec animal d’assistance................ 12 Les transports publics mĂ©tropolitains ............................................................................ 12 Les transports privĂ©s mĂ©tropolitains le taxi ................................................................. 13 Les normes fĂ©dĂ©rales d’accĂšs au transport pour les personnes dĂ©ficientes auditives avec chien d’assistance au Canada ........................................................................................... 14 L’identification des obstacles dans l’accĂšs au transport aĂ©rien au Canada.................. 14 L’élimination des obstacles dans l’accĂšs au transport aĂ©rien la reconnaissance de nouveaux moyens..................................................................................................... 15 Les normes d’accĂšs au transport pour les personnes dĂ©ficientes auditives avec chien d’assistance un tour d’horizon Ă  l’étranger............................................................. 16 Le travail de sensibilisation et le dĂ©veloppement de normes en Europe ...................... 16 L’expĂ©rience de certains pays europĂ©ens la France, les Pays-Bas, la SuĂšde et le Luxembourg ........................................................................................................... 18 L’expĂ©rience de pays anglo-saxons Grande-Bretagne, Australie, États-Unis ............ 20 4. LA RECONNAISSANCE JURIDIQUE DES CHIENS D’ASSISTANCE POUR LES PERSONNES SOURDES OU DÉFICIENTES AUDITIVES AU QUÉBEC ET AU CANADA ..................................... 22 La reconnaissance lĂ©gale au QuĂ©bec ........................................................................................ 22 L’évolution et la portĂ©e juridique du motif l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap »................................................................................................................. 22 Les situations discriminatoires protĂ©gĂ©es par la Charte quĂ©bĂ©coise ............................ 26 L’accommodement raisonnable des personnes malentendantes utilisant un chien d’assistance ....................................................................................... 27 Page i Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question La reconnaissance juridique au Canada .................................................................................... 32 CONCLUSION ............................................................................................................................................ 33 ANNEXE ..................................................................................................................................................... 37 Page ii Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question PRÉSENTATION Ce texte a pour objet de rĂ©pondre Ă  une demande d’avis de la part de la Direction des enquĂȘtes, celle de faire un Ă©tat de situation concernant la reconnaissance des chiens d’assistance » 1 pour personnes sourdes ou malentendantes dans l’accĂšs au transport. La question s’est posĂ©e suite Ă  quelques plaintes dĂ©posĂ©es Ă  la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ci-aprĂšs la Commission de la part d’une personne dĂ©ficiente auditive qui dit rencontrer des difficultĂ©s Ă  circuler avec son chien d’assistance Ă  ses cĂŽtĂ©s dans les autobus, le mĂ©tro ou les taxis. L’état de situation proposĂ© vise Ă  identifier les facteurs intervenant dans la reconnaissance de ce nouveau moyen, au-delĂ  de moyens techniques Ă  domicile ou au travail dĂ©jĂ  existants. Il veut de plus permettre de mieux traiter ce type de dossiers Ă  la recevabilitĂ© et en enquĂȘte sur une problĂ©matique qui jusqu’à tout rĂ©cemment n’avait pas Ă©tĂ© soumise Ă  la Commission. L’utilisation d’un chien d’assistance pour personne sourde ou malentendante est susceptible de renvoyer Ă  un motif de discrimination relevant de la compĂ©tence d’enquĂȘte de la Commission. Il s’agit en effet de dĂ©terminer si le chien d’assistance pour personne sourde ou dĂ©ficiente auditive constitue un des moyens de pallier le handicap auditif au sens de l’article 10 de la Charte des droits et libertĂ©s de la personne 2 qui interdit toute discrimination fondĂ©e entre autres sur le handicap ou sur l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap. Dans le cadre de cette Ă©tude nous tenterons de clarifier diverses prĂ©occupations Ă  partir des questions suivantes. ƒ D’abord, dans quel contexte se pose le problĂšme d’accĂšs au transport pour des personnes sourdes ou malentendantes accompagnĂ©es d’un chien d’assistance ? ƒ Ensuite, jusqu’à quel point les besoins spĂ©cifiques liĂ©s Ă  la circulation et Ă  l’accĂšs au transport des personnes dĂ©ficientes auditives ou sourdes au QuĂ©bec, y incluant l’utilisation d’un chien d’assistance, sont-ils reconnus par la collectivitĂ© et les organismes qui reprĂ©sentent ces personnes ? ƒ De plus, quelles sont les normes d’accĂšs aux lieux et aux transports publics comme privĂ©s pour les personnes sourdes ou malentendantes accompagnĂ©es d’un chien d’assistance ? ƒ Enfin, la reconnaissance de l’utilisation d’un chien d’assistance pour les personnes sourdes ou malentendantes comme moyen de pallier leur handicap est-elle possible considĂ©rant l’état actuel du droit sur le sujet ? L’étude a d’abord comme visĂ©e de recenser les points de vue ainsi que les solutions avancĂ©es par les diffĂ©rents organismes, ici et Ă  l’étranger, ayant dĂ©fini des rĂšgles d’accĂšs au transport des personnes handicapĂ©es auditives en prĂ©sence d’un chien d’assistance. L’étude, sans ĂȘtre exhaustive, examine cinq composantes de la problĂ©matique la situation des personnes vivant avec un handicap auditif; la position des organismes reprĂ©sentant les personnes handicapĂ©es; celle des organismes de formation des ani- 1 La terminologie acceptĂ©e par l’Office quĂ©bĂ©cois de la langue française est chien guide pour personne sourde ou malentendante », [En ligne]. Page consultĂ©e par Chantal LĂ©garĂ© le 29 novembre 2005. La notion de chien guide » est surtout accolĂ©e aux personnes handicapĂ©es visuelles. Celle de chien d’assistance » est passĂ©e dans le vocabulaire au QuĂ©bec et dĂ©signe l’animal qui assiste la personne handicapĂ©e auditive dans ses dĂ©placements. DiffĂ©rentes terminologies sont utilisĂ©es, notamment dans les pays francophones d’Europe, pour dĂ©signer l’animal qui assiste la personne sourde chien d’assistance », chien d’aide », chien aidant », ou encore chien de service ». Les pays anglo-saxons vont parler de hearing dogs », dogs for deaf people », etc. En Ontario, la Fondation des Lions du Canada, dĂ©signe ces animaux de Hearing Ear Dogs of Canada », [En ligne]. 2 Charte des droits et libertĂ©s de la personne, c. C-12, ci-aprĂšs dĂ©signĂ©e Charte ou Charte quĂ©bĂ©coise. Page 3 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question maux d’assistance; les normes d’accĂšs au transport public et privĂ© pour les personnes dĂ©ficientes auditives accompagnĂ©es d’un animal aidant; et, enfin, les aspects juridiques entourant l’utilisation d’un chien d’assistance comme moyen pour pallier ce handicap au QuĂ©bec ainsi que dans les autres provinces canadiennes. 1. LA PERSONNE SOURDE OU DÉFICIENTE AUDITIVE L’objectif de l’étude Ă©tant d’effectuer un Ă©tat de situation sur la reconnaissance des chiens d’assistance comme moyen de pallier le handicap auditif, il convient de prĂ©ciser les catĂ©gories de personnes sourdes ou vivant une dĂ©ficience auditive qui peuvent correspondre Ă  cette dĂ©finition. Cette prĂ©cision est essentielle afin de saisir la nature complexe et multiforme du handicap des personnes sourdes ou malentendantes, qui se pose en regard des droits de la personne, dans leur accĂšs aux transports lorsqu’elles sont accompagnĂ©es d’un chien d’assistance. Les catĂ©gories de personnes avec une dĂ©ficience auditive Les problĂšmes d’audition dans la sociĂ©tĂ© sont de nature trĂšs diverse et peuvent apparaĂźtre Ă  diffĂ©rents moments de la vie d’un individu. Ces troubles sont susceptibles de toucher de nombreuses personnes Ă  partir de la naissance. Par exemple, l’Association des Sourds du Canada est une organisation nationale qui reprĂ©sente jusqu’à 300 000 personnes qui sont touchĂ©es par la surditĂ© au pays 3. Les catĂ©gories de populations affectĂ©es par les dĂ©ficiences de l’ouĂŻe, telles que dĂ©finies par l’Ordre des Orthophonistes et Audiologistes du QuĂ©bec 4, sont regroupĂ©es selon huit grandes sous-catĂ©gories ƒ la surditĂ© congĂ©nitale Ă  la naissance, surditĂ© qui affecte une personne sur mille et dont le degrĂ© de perte auditive, variable, n’est rĂ©cupĂ©rable que dans certains cas; ƒ deux autres types de problĂšmes auditifs existent chez l’enfant la perte auditive minimale et; ƒ les problĂšmes auditifs centraux; ƒ la surdi-cĂ©citĂ©, un autre type de trouble affectant Ă  la fois l’ouĂŻe et la vue et touchant 2 000 personnes au QuĂ©bec, est une double incapacitĂ©, rarement totale, mais dont l’addition des dĂ©ficiences dĂ©cuple les difficultĂ©s; ƒ la dĂ©ficience auditive Ă  l’ñge adulte, soit qu’elle se produit sur une courte pĂ©riode accidents, consĂ©quences de traitement mĂ©dical inappropriĂ©, maladie, infection, hĂ©morragie, traumatisme ou qu’elle s’effectue progressivement sur des pĂ©riodes de 25 Ă  40 ans. Certaines maladies, comme le diabĂšte, l’hypertension, la maladie de MeniĂšre contribuent Ă  cette lente diminution des capacitĂ©s auditives; ƒ la perte auditive chez la personne ĂągĂ©e, dont l’acuitĂ© se rĂ©duit avec le temps, l’ñge et avec intensitĂ© et rythme variables selon les individus; ƒ les acouphĂšnes bourdonnements, sifflements, etc sont un problĂšme auditif additionnel qui affecte 600 000 personnes au QuĂ©bec; ƒ la surditĂ© professionnelle, la maladie professionnelle la plus frĂ©quente, affecte de façon significative 60 % des travailleurs oeuvrant dans le secteur manufacturier. Au QuĂ©bec, plus de 400 000 travailleurs sont exposĂ©s Ă  des doses de bruit supĂ©rieures Ă  la norme Ă©tablie de 85 dĂ©cibels par huit heures. Dans ces cas, la diminution des capacitĂ©s auditives perte auditive temporaire, fatigue auditive se fait de façon lente et insidieuse et ne se manifeste que progressivement. 3 [En ligne] Page consultĂ©e le 22 novembre 2005. 4 [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005. Page 4 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Les problĂšmes rencontrĂ©s par la personne sourde ou malentendante rĂ©sident Ă  trois niveaux 5 au niveau de la communication efforts continuels pour saisir le message, des sentiments sensibilitĂ© aux rĂ©actions d’impatience, frustration et agressivitĂ© et du dĂ©sir d’autonomie prendre ses propres dĂ©cisions plutĂŽt que de laisser les autres choisir pour elle. Les entraves Ă  la communication la suivront tout au cours de la vie et de l’avancement en Ăąge. Nous constatons, Ă  l’énumĂ©ration de ces diverses catĂ©gories, que la surditĂ© ou encore les problĂšmes auditifs touchent variablement les personnes affectĂ©es et ce, aux diffĂ©rents temps de la vie. Il s’agit donc d’un problĂšme Ă©volutif complexe dont l’ampleur et les consĂ©quences sont difficiles Ă  apprĂ©cier avec prĂ©cision et dont les solutions et les aides disponibles pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie de ces personnes restent partielles. Un problĂšme complexe Nous disposons de nombreuses informations 6 dĂ©crivant avec prĂ©cision les besoins non satisfaits d’accĂšs aux services et les problĂšmes particuliers d’accĂšs au transport public des personnes atteintes d’un handicap visuel. Il n’en va pas de mĂȘme des personnes sourdes ou affectĂ©es par une dĂ©ficience de l’ouĂŻe et ce, malgrĂ© les nombreuses associations qui les reprĂ©sentent. Cependant, une Ă©tude canadienne signale que les donnĂ©es sur les besoins totaux en matiĂšre de prothĂšses auditives provenant de l’EnquĂȘte sur la participation et les limitations d’activitĂ©s EPLA-2001 tendent Ă  sous-estimer les besoins rĂ©els pour des prothĂšses auditives au Canada7. La mĂȘme Ă©tude qui prĂ©sente un profil des personnes handicapĂ©es ayant des besoins non satisfaits, n’inclut toutefois pas dans son analyse les mesures de soutien liĂ©es Ă  l’accĂšs au transport et aux infrastructures publiques. C’est dire que les informations disponibles sur les incapacitĂ©s des personnes atteintes d’une dĂ©ficience auditive et leur difficultĂ© d’accĂšs aux moyens de transport sont fort incomplĂštes et limitĂ©es. Les aides techniques pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie de ces personnes Il existe diffĂ©rents types d’interventions, traitements, apprentissages, aides auditives et/ou visuelles, qui peuvent partiellement amĂ©liorer la qualitĂ© de vie de la personne ayant une dĂ©ficience auditive et attĂ©nuer ses difficultĂ©s au quotidien. Outre les diffĂ©rentes formes de prothĂšses auditives et autres implants cochlĂ©aires, des systĂšmes visuels ou tactiles, dits de contrĂŽle de l’environnement, sont conçus pour la maison et le travail permettant de savoir par exemple, si la porte ou le tĂ©lĂ©phone sonne, si le bĂ©bĂ© pleure ou si le dĂ©tecteur de fumĂ©e est en fonction. Mais ces aides techniques partielles ont des limites et ne rĂšglent pas tout. La personne sourde ou ayant une dĂ©ficience auditive doit savoir dĂ©velopper un maximum de stratĂ©gies pour entrer en contact tant avec les personnes qu’avec son environnement. Le chien d’assistance comme moyen alternatif L’accĂšs au transport est un domaine de la vie qui pose des dĂ©fis particuliers Ă  la personne sourde ou dĂ©ficiente auditive. Par exemple, malgrĂ© la prĂ©sence d’un implant cochlĂ©aire qui restaure en partie l’acuitĂ© auditive de cette personne, certains bruits peuvent demeurer difficilement perceptibles pour elle dans la rue, comme un vĂ©hicule qui s’approche ou encore des gens qui l’interpellent 8. Cet Ă©tat de fait peut maintenir un niveau de crainte particuliĂšrement Ă©levĂ© chez la personne ayant une dĂ©ficience auditive 5 [En ligne] Page consultĂ©e le 22 novembre 2005. 6 Voir par exemple l’étude rĂ©cente qui met en lumiĂšre les besoins non satisfaits des personnes aveugles ou en perte d’acuitĂ© visuelle au Canada L’INSTITUT NATIONAL CANADIEN POUR LES AVEUGLES, InĂ©galitĂ© des chances Rapport sur les besoins des personnes aveugles ou handicapĂ©es visuelles vivant au Canada, sommaire du rapport, 2 novembre 2005. 7 MINISTRES FÉDÉRAL, PROVINCIAUX et TERRITORIAUX RESPONSABLES DES SERVICES SOCIAUX, Mesures de soutien et services pour les adultes et les enfants handicapĂ©s au Canada Une analyse des besoins et des lacunes, 3 dĂ©cembre 2004. 8 Voir The Gazette, Not just Labradors, not just for the blind. Guide dogs », lundi 20 septembre 2004. Page 5 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question et la handicaper dans ses dĂ©placements. C’est ici que le chien d’assistance pour personne sourde ou malentendante semble pouvoir rĂ©pondre Ă  certains types de besoins particuliers. La reconnaissance d’un chien guide au QuĂ©bec pour les personnes aveugles ou ayant une dĂ©ficience visuelle est bien Ă©tablie depuis plus d’une vingtaine d’annĂ©es par les institutions responsables, tel que le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux MSSS. En effet, ces personnes bĂ©nĂ©ficient du versement d’un montant forfaitaire pour compenser certains frais liĂ©s Ă  l’entretien de leur animal spĂ©cialisĂ© 9. D’autres catĂ©gories de personnes handicapĂ©es, soit celles motrices ou cognitives, ont fait reconnaĂźtre la nĂ©cessitĂ© et la possibilitĂ© d’acquĂ©rir gratuitement un animal aidant mais sans pouvoir obtenir de support financier pour l’entretien de l’animal. En revanche, pour les personnes sourdes ou malentendantes, le chien d’assistance demeure non reconnu Ă  ce jour officiellement par les autoritĂ©s du MSSS du QuĂ©bec, en tant que moyen lĂ©gitime de pallier le handicap auditif. Ainsi, mĂȘme si ces personnes peuvent acquĂ©rir gratuitement leur animal du Club Lions de l’Ontario, qui assure la formation de ces chiens pour l’ensemble du Canada, elles ne peuvent jouir d’un soutien financier auprĂšs du ministĂšre quĂ©bĂ©cois en vue de l’entretien ultĂ©rieur de leur animal aidant aprĂšs son acquisition. Dans cette optique, il devient opportun de se demander dans quelle mesure le chien d’assistance pour personne sourde ou malentendante devrait faire l’objet d’une reconnaissance sociale particuliĂšre en tant que nouveau moyen lĂ©gitime pour remĂ©dier au handicap, dans l’accĂšs au transport et autres lieux. C’est le sujet de notre seconde question de recherche. Pour tenter d’y rĂ©pondre nous nous rĂ©fĂ©rons aux positions des organismes qui reprĂ©sentent les personnes sourdes ou handicapĂ©es auditives. 2. LA RECONNAISSANCE DES CHIENS D’ASSISTANCE UN ÉTAT DE LA QUESTION CHEZ LES ORGANISMES REPRÉSENTANT LES PERSONNES SOURDES OU DÉFICIENTES AUDITIVES Au terme de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapĂ©es en vue de leur intĂ©gration scolaire, professionnelle et sociale 10, la dĂ©finition de personne handicapĂ©e » se lit comme suit toute personne ayant une dĂ©ficience entraĂźnant une incapacitĂ© significative et persistante et qui est sujette Ă  rencontrer des obstacles dans l’accomplissement d’activitĂ©s courantes ». Au QuĂ©bec, il existe plusieurs organismes reprĂ©sentant l’ensemble des personnes handicapĂ©es et, en particulier, les personnes sourdes ou dĂ©ficientes auditives 11. Nous avons procĂ©dĂ© Ă  un inventaire des principaux organismes reprĂ©sentant ou militant au nom des personnes handicapĂ©es, dont celles touchĂ©es par la surditĂ© ou par une dĂ©ficience auditive. Ces organismes sont nombreux et il n’est pas toujours aisĂ© de distinguer leur mandat respectif. Ainsi, nous avons examinĂ© le mandat de ceux qui reprĂ©sentent les personnes sourdes ou dĂ©ficientes auditives et celui de l’organisme qui effectue des reprĂ©sentations publiques dans l’accĂšs au transport des personnes handicapĂ©es. Nous avons voulu savoir s’il existe chez ces organismes une prĂ©occupation visant Ă  faire reconnaĂźtre le chien d’assistance Ă  la personne sourde ou dĂ©ficiente auditive et connaĂźtre l’état de cette question au QuĂ©bec. Fait-elle l’objet de reprĂ©sentations publiques de la part des organisations pour tenter d’amĂ©liorer 9 En vertu de la Loi sur l’assurance maladie, la rĂ©gie de l’assurance maladie du QuĂ©bec leur verse une compensation forfaitaire lors de l’acquisition de chiens guides et un montant annuel pour l’entretien de ces chiens. À ce sujet voir Yves FLEURY, Chien d’assistance pour personne malentendante, Direction de l’évaluation, de la recherche et de l’intervention nationale, MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, 26 janvier 2005, p. 1. 10 Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapĂ©es en vue de leur intĂ©gration scolaire, professionnelle et sociale, c. 11 Une liste de ces organismes est disponible sur le site suivant [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005. Page 6 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question l’accĂšs au transport de l’ensemble des personnes handicapĂ©es ? Le chien d’assistance est-il considĂ©rĂ© comme un nouveau moyen que la sociĂ©tĂ© devrait reconnaĂźtre, Ă  cĂŽtĂ© des aides techniques, pour pallier le handicap auditif, particuliĂšrement dans l’accĂšs au transport? Les positions des organismes de personnes handicapĂ©es Les organismes reprĂ©sentant les personnes dĂ©ficientes auditives ƒ Le Centre QuĂ©bĂ©cois de la DĂ©ficience Auditive 12 a le mandat de regrouper les organismes oeuvrant dans le domaine de la surditĂ© au QuĂ©bec. Ses objectifs sont notamment identifier les besoins des personnes dĂ©ficientes auditives; amĂ©liorer la connaissance du public de ces personnes; surveiller, revendiquer, reprĂ©senter et dĂ©fendre les droits et intĂ©rĂȘts des personnes handicapĂ©es auditives; et, enfin, susciter la crĂ©ation de services rĂ©pondant Ă  leurs besoins. Au titre de ses rĂ©alisations, on compte la promotion du projet AccĂšs-2000 » visant Ă  accroĂźtre l’accessibilitĂ© aux services publics. Cependant, les consultations menĂ©es auprĂšs d’un reprĂ©sentant de l’organisme 13 nous indiquent que le projet n’inclut pas de reprĂ©sentations spĂ©cifiques visant l’accĂšs aux services de transport. Qui plus est, elles nous confirment qu’aucune revendication n’a jamais Ă©tĂ© soulevĂ©e publiquement concernant la reconnaissance des chiens d’assistance pour personnes dĂ©ficientes auditives, dans l’accĂšs aux divers lieux, incluant les moyens de transport. ƒ L’institut Raymond Dewar 14 procure une foule de services aux personnes atteintes de dĂ©ficience auditive au QuĂ©bec, en fonction des diffĂ©rents groupes d’ñge, dont des services rĂ©gionaux aux personnes prĂ©sentant une telle dĂ©ficience, de la formation professionnelle et de l’évaluation des technologies. Par le biais de ses aides techniques, l’Institut Ɠuvre Ă  favoriser l’autonomie et la participation sociale des personnes sourdes, malentendantes, sourdes-aveugles, dysphasiques ou prĂ©sentant un trouble d’audition centrale. Bien que l’Institut tente de favoriser une autonomie accrue de ces personnes, les informations obtenues n’indiquent pas que l’organisme mise sur le recours Ă  des chiens d’assistance pour ces personnes afin d’atteindre cet objectif. Le chien aidant pour malentendant n’y est nulle part considĂ©rĂ© comme un nouveau moyen de pallier le handicap dans l’accĂšs au transport. ƒ La Fondation des Sourds du QuĂ©bec 15 est un autre organisme qui offre du soutien Ă  l’amĂ©lioration de la vie sociale des handicapĂ©s auditifs. DiffĂ©rentes activitĂ©s sont offertes dans ce cadre dont l’assistance dans la recherche d’emploi, la mise en contact avec les intervenants du milieu de la surditĂ© et, exceptionnellement, l’aide financiĂšre Ă  l’équipement. Cependant, aucune mention n’est faite de la reconnaissance du chien d’assistance comme un moyen d’aider les personnes sourdes, particuliĂšrement dans leur accĂšs au transport. ƒ L’Association des devenus Sourds et des malentendants du QuĂ©bec 16 a pour but la dĂ©fense des droits et intĂ©rĂȘts des adultes ayant perdu totalement ou partiellement leur audition. À la demande du Regroupement des Usagers du Transport AdaptĂ© RUTA l’association a commentĂ© le portrait et diagnostic du Plan de transport de la ville de MontrĂ©al. Elle supporte l’idĂ©e qu’il doit permettre l’accessibilitĂ© universelle. Dans le cas de la dĂ©ficience auditive cela signifie que tout ce qui est transmis verbalement devrait Ă©galement l’ĂȘtre visuellement, par exemple, les messages dans le mĂ©tro. D’autres recommandations figurent Ă  ce programme, dont celle de Poursuivre les travaux de sensibilisation et d’information des divers agents et intervenants, tant gouvernementaux que privĂ©s, Ă  adapter leurs 12 [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005. 13 Voir liste des personnes consultĂ©es en annexe. 14 [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005 15 [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005. 16 [En ligne] Page consultĂ©e le 15 novembre 2005. Page 7 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question services aux besoins visuels et communicationnels des personnes sourdes et malentendantes. ». Cependant, nulle reprĂ©sentation n’est exprimĂ©e, dans le cadre de ce projet, afin de reconnaĂźtre le chien d’assistance pour personnes sourdes ou malentendantes. L’organisme reprĂ©sentant les personnes handicapĂ©es et revendiquant l’accĂšs au transport L’Office des personnes handicapĂ©es du QuĂ©bec OPHQ 17 n’a pas prĂ©sentĂ© de position publique spĂ©cifique sur l’accĂšs au transport des personnes ayant un handicap auditif et circulant avec chien d’assistance. Ses thĂ©matiques d’intervention incluent, entre autres, la promotion des droits, le transport ainsi que l’accĂšs aux services. L’OPHQ a comme mission premiĂšre de faire la promotion des droits et la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts des personnes handicapĂ©es en gĂ©nĂ©ral. Elle regroupe entre autres les interventions visant la rĂ©duction des obstacles Ă  l’intĂ©gration des personnes ayant des incapacitĂ©s, de mĂȘme que l’ensemble des mesures visant le changement des mentalitĂ©s, la rĂ©duction et la suppression des prĂ©jugĂ©s, ainsi qu’une meilleure connaissance de l’apport de ces personnes Ă  la sociĂ©tĂ©. Elle comprend Ă©galement les mesures destinĂ©es Ă  faciliter l’autodĂ©termination et Ă  rĂ©duire les pratiques discriminatoires et les situations d’abus et de violence. Ensuite, la question du transport pour l’OPHQ renvoie Ă  des services reliĂ©s aux dĂ©placements des personnes ayant des incapacitĂ©s telle l’adaptation de vĂ©hicule, le transport adaptĂ©, la formule des taxis adaptĂ©s, l’accĂšs et l’adaptation des rĂ©seaux rĂ©guliers de transport trains, avions, autobus, mĂ©tro, etc. Un mĂ©moire sur la RĂ©forme du transport par taxi a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© par l’organisme en 1999, mais aucune proposition ne touche les besoins particuliers des personnes handicapĂ©es auditives ou sourdes pour circuler avec un chien d’assistance, par exemple, Ă  bord de voitures taxis. Enfin, quant Ă  la thĂ©matique de l’accĂšs aux services, elle est plus large que le seul accĂšs au transport. Actuellement, seize ministĂšres et organismes gĂšrent plus de 150 programmes et services spĂ©cifiques aux personnes handicapĂ©es, dans les champs d’intervention concernant les conditions de vie, les services Ă©ducatifs, l’adaptation et la rĂ©adaptation ainsi que le transport. Ces services s’adressent Ă  prĂšs d’un million de personnes au QuĂ©bec. Selon l’OPHQ, les besoins de compensation semblent bien identifiĂ©s dans ces domaines prĂ©cis d’intervention. Les compensations couvrent, par exemple, le soutien financier pouvant ĂȘtre allouĂ© aux personnes handicapĂ©es visuelles pour l’acquisition et l’entretien d’un chien guide. Elles ne concernent toutefois pas l’attribution d’un support financier aux personnes handicapĂ©es auditives ou sourdes pour obtenir et entretenir un chien d’assistance. Comme le constate l’OPHQ, l’organisation actuelle des services destinĂ©s aux personnes handicapĂ©es pose diffĂ©rents problĂšmes d’accĂšs aux ressources disponibles. Ces problĂšmes soulĂšvent la question de savoir Ă  qui incombe la responsabilitĂ© d’élaborer le plan de services et d’accompagner la personne handicapĂ©e dans ses dĂ©marches pour obtenir les services requis. Pour conclure sur ce point, les reprĂ©sentations de l’OPHQ concernent l’ensemble des personnes handicapĂ©es impliquant les divers domaines de la vie. Elle ne fait pas de reprĂ©sentations particuliĂšres quant Ă  l’amĂ©lioration et la facilitation de l’accĂšs aux transports privĂ©s ou publics avec un chien d’assistance des personnes handicapĂ©es sourdes ou malentendantes. Les organismes de formation de chiens aidant » En principe, la dĂ©cision d’une personne atteinte d’une dĂ©ficience auditive de recourir Ă  un chien d’assistance comme moyen pour pallier son handicap relĂšve de son choix individuel. En pratique toutefois, le choix de recourir au chien d’assistance dans les situations d’incapacitĂ© rĂ©sultant d’une dĂ©ficience auditive est avant tout tributaire d’un facteur extĂ©rieur Ă  la personne handicapĂ©e. Ce facteur est l’existence de 17 [En ligne] Page consultĂ©e le 15 novembre 2005. Page 8 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question programmes de dressage ou de formation appropriĂ©s dispensĂ©s par une Ă©cole reconnue pour chiens afin d’encadrer l’entraĂźnement de celui-ci. ‱ La Fondation Mira est le seul centre quĂ©bĂ©cois d’entraĂźnement reconnu pour les chiens guides et de chiens d’assistance. Cet organisme considĂšre que Dans la lignĂ©e de la Charte des droits et liberĂ©s de la personne au QuĂ©bec, on peut prĂ©sumer que le chien d’assistance serait considĂ©rĂ©, tout comme le chien guide, comme un moyen pour pallier un handicap » 18. Le chien d’assistance, tout comme le chien guide, accompagnent la personne handicapĂ©e dans tous ses dĂ©placements pour pallier certaines incapacitĂ©s ou limitations, notamment motrices ou organiques. La Fondation offre donc gratuitement des chiens guides aux personnes non-voyantes et des chiens d’assistance aux personnes avec certains handicaps moteurs ou neurologiques 19. Parmi les atteintes et maladies neuromusculaires donnant droit Ă  l’obtention d’un animal aidant, on retrouve la paraplĂ©gie, la quadriplĂ©gie, la sclĂ©rose en plaques, certaines formes de dystrophie, d’ataxie, etc. N’étant pas identifiĂ©e comme l’une des catĂ©gories de personnes handicapĂ©es visĂ©es, les personnes dĂ©ficientes auditives, malentendantes ou sourdes qui voudraient obtenir gratuitement un chien d’assistance ne pourraient pas l’obtenir en recourant Ă  la Fondation. ‱ C’est la Fondation des Lions du Canada qui offre un programme de chiens guides ou d’assistance pour malentendants ou sourds depuis 1986. Avant cette date, le service n’était disponible qu’aux États-Unis. Ainsi, il a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© au Canada afin de mieux venir en aide Ă  la communautĂ© des personnes sourdes et malentendantes. La Fondation fournit une Ă©cole spĂ©cialisĂ©e de chiens guides ou d’assistance basĂ©e Ă  Oakville en Ontario. Ces chiens, auxquels les personnes malentendantes peuvent recourir, sont formĂ©s spĂ©cialement pour satisfaire des besoins individuels. Ils se reconnaissent par le collier orange brillant reconnu Ă  travers le monde, la laisse et le manteau sur lesquels est imprimĂ© Hearing Ear Dogs of Canada » » 20. De plus, l’organisme Ă©met des cartes d’identification de l’animal. Les chiens guides ou d’assistance pour malentendants ou sourds alertent les personnes atteintes de dĂ©ficience auditive des signaux sonores et leur apportent indĂ©pendance et confiance en soi dans leur vie silencieuse. Au titre des habiletĂ©s de base particuliĂšres pour lesquelles le chien est formĂ©, on compte contact physique avec son maĂźtre lorsqu’il entend un son spĂ©cifique ou inhabituel; dirige son maĂźtre vers la source du bruit; rĂ©agit au son de la sonnerie du tĂ©lĂ©phone, Ă  la sonnette ou aux cognements Ă  la porte, des voix, aux pleurs du bĂ©bĂ©, au sifflement de la bouilloire et autres sons domestiques; peut rĂ©agir Ă  des signes de la main et Ă  certains panneaux de restrictions. Les consultations menĂ©es auprĂšs des responsables de l’école de formation de chiens d’Oakville nous ont fourni des prĂ©cisions additionnelles sur l’entraĂźnement et le dressage des chiens d’assistance pour personnes malentendantes ou sourdes. Ainsi, cette formation certifiĂ©e par l’école est dispensĂ©e par des professionnels spĂ©cialement formĂ©s par celle-ci. Elle n’est toutefois pas reconnue officiellement par des institutions publiques du gouvernement ontarien. L’école est membre de l’International Federation of Guide Dog Schools qui applique un ensemble de critĂšres Ă  la formation des instructeurs et formateurs. Dans un tel contexte, le chien d’assistance formĂ© Ă  l’école d’Oakville doit toujours rĂ©pondre aux exigences de sĂ©curitĂ©, de fiabilitĂ© et de libertĂ© de choix de la personne sourde ou malentendante, telles que dĂ©finies au plan international par cet organisme autorisĂ©. Par contre, comme la formation des chiens est dispensĂ©e par des formateurs principalement de langue anglaise, cet aspect peut reprĂ©senter un obstacle pour une personne francophone du QuĂ©bec dĂ©sireuse de recourir Ă  un animal d’assistance. Enfin, les coĂ»ts d’entraĂźnement du chien d’assistance tout comme la 18 [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005. 19 Ajoutons la mise en Ɠuvre rĂ©cente d’un projet de la Fondation Mira visant Ă  Ă©valuer l’effet de chien d’assistance auprĂšs d’enfants autistes. Mira, Étude Mira et enfants TED, Projet de recherche, 10 janvier 2007, [En ligne]. 20 [En ligne] Page consultĂ©e le 3 novembre 2005. Page 9 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question formation dispensĂ©e Ă  son futur utilisateur sont pris en charge par la Fondation 21. Cependant, les frais d’entretien et les soins Ă  donner Ă  l’animal aprĂšs son obtention sont Ă  la charge du propriĂ©taire. Au surplus, aprĂšs quelques annĂ©es, un Ă©valuateur doit vĂ©rifier si le statut de chien d’assistance peut ĂȘtre maintenu sans risque. Cette exigence complĂ©mentaire pourrait occasionner des frais additionnels pour la personne handicapĂ©e. Le projet d’implantation du programme quĂ©bĂ©cois des chiens d’assistance pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice ou neurologique La question de la reconnaissance du chien d’aide pour les malentendants dans l’accĂšs au transport a Ă©tĂ© peu soulevĂ©e publiquement au QuĂ©bec. Elle a nĂ©anmoins Ă©tĂ© abordĂ©e dans le cadre du projet quĂ©bĂ©cois d’implantation des chiens d’assistance pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice. Un Groupe de travail sur les chiens d’assistance En avril 2000, dans le cadre du Projet d’implantation du programme des chiens d’assistance pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice » associant le MSSS, l’OPHQ ainsi que la Fondation Mira, un groupe de travail a Ă©tĂ© créé afin de traiter de la situation des utilisateurs de tels chiens. Le projet a fait l’objet d’une Ă©valuation suivie de recommandations que nous avons examinĂ©es. DĂ©jĂ , en 1998, la question du chien dit d’assistance pour personnes handicapĂ©es autres que nonvoyantes avait Ă©tĂ© soulevĂ©e par une personne ayant une dĂ©ficience motrice. Elle demandait d’inclure les chiens d’assistance dans la liste des aides techniques couvertes par le programme des aides techniques administrĂ© par la RĂ©gie de l’assurance maladie du QuĂ©bec RAMQ, au mĂȘme titre que les chiens guides. En octobre 2001, le rapport du Groupe de travail recommandait le versement d’une telle compensation. Celle-ci n’a toutefois jamais Ă©tĂ© mise en Ɠuvre par les autoritĂ©s du MSSS en raison de contraintes budgĂ©taires et d’un dĂ©saccord au niveau de certaines Ă©valuations du groupe de travail » 22. Une relance du dossier auprĂšs des autoritĂ©s du MinistĂšre, en 2004, visait Ă  nouveau l’obtention de compensation financiĂšre pour l’entretien du chien d’assistance pour des handicapĂ©s moteurs 23. Dans ce contexte, il a Ă©tĂ© recommandĂ© que le mandat du Groupe de travail soit Ă©largi de maniĂšre Ă  inclure la rĂ©alisation d’un avis de pertinence concernant le recours Ă  des chiens spĂ©cialement dressĂ©s pour pallier d’autres formes d’incapacitĂ©s ex. incapacitĂ©s auditives, autisme, Ă©pilepsie, etc. » 24. En se rĂ©fĂ©rant uniquement Ă  l’expĂ©rience quĂ©bĂ©coise de dressage et d’attribution de chiens d’assistance, l’évaluation indique que la Fondation Mira n’offre pas de programme de dressage et d’attribution des chiens pour les personnes ayant une incapacitĂ© auditive. De plus, l’Institut Raymond–Dewar, principal Ă©tablissement de rĂ©adaptation spĂ©cialisĂ© en dĂ©ficience auditive au QuĂ©bec, confirmait qu’ il est entendu que le chien d’assistance pour personne sourde ou malentendante n’est pas attribuĂ© dans le cadre d’un programme reconnu de rĂ©adaptation s’adressant aux besoins des personnes ayant une dĂ©ficience auditive ». L’Institut a aussi confirmĂ© qu’il rĂ©fĂ©rait les demandes d’obtention d’un chien d’assistance lui 21 Selon les informations contenues dans le rapport sur le Projet d’implantation du programme des chiens d’assistance pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice 24 octobre 2001, p. 37, la Fondation MIRA estime Ă  8 500 $ la valeur d’un chien d’assistance incluant les frais liĂ©s aux diffĂ©rentes phases de son dĂ©veloppement. 22 Y. FLEURY, op. cit., note 9, p. 2. 23 Notons qu’à la suite de l’adoption du prĂ©sent document, l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santĂ© AETMIS recommandait au MSSS la crĂ©ation d’un programme d’attribution de chiens d’assistance Ă  la mobilitĂ©. Ainsi, ce type de chien serait considĂ©rĂ© comme Ă©tant un service couvert par le rĂ©gime d’assurance maladie du QuĂ©bec. AGENCE D’ÉVALUATION DES TECHNOLOGIES ET DES MODES D’INTERVENTION EN SANTÉ, chiens d’assistance Ă  la mobilitĂ© pour personnes ayant un dĂ©ficience motrice, mai 2007. [En ligne] 24 Y. FLEURY, op. cit., note 9, p. 2. Page 10 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question parvenant directement Ă  l’école de dressage de chiens guides ou d’assistance pour malentendants d’Oakville, en Ontario. Le rapport du Groupe de travail 25 Dans son rapport, le Groupe de travail indique que l’utilitĂ© du chien guide pour les personnes aveugles est universellement reconnue car il permet de se dĂ©placer avec aisance, sĂ©curitĂ© et efficacitĂ© UtilisĂ© depuis 1930, le chien guide est aujourd’hui reconnu comme une aide technique [
] parce qu’il permet de pallier leurs limitations fonctionnelles sur les plans de l’orientation et de la mobilitĂ©. » 26. Dans la dĂ©cennie 1990, un nouveau type de chiens d’aide fait son apparition au QuĂ©bec, le chien d’assistance qui, Ă  l’instar du chien guide pour aveugle accompagne la personne handicapĂ©e dans ses dĂ©placements pour pallier ses limitations fonctionnelles. Selon le rapport, ce nouveau type de chien, encore peu connu, est en demande croissante de la part des personnes ayant une dĂ©ficience motrice ou prĂ©sentant des atteintes neurologiques. Le rapport met en lumiĂšre les amĂ©liorations que le chien d’assistance apporte Ă  la condition gĂ©nĂ©rale de la personne handicapĂ©e rehaussement de la confiance en soi; perception d’un meilleur contrĂŽle du bienĂȘtre psychologique, de la santĂ© physique et de l’intĂ©gration sociale. Les clientĂšles actuelles et potentielles susceptibles d’y recourir sont Ă©galement identifiĂ©es mais les personnes avec une dĂ©ficience auditive ou sourdes ne sont pas ciblĂ©es parmi celles pouvant obtenir un dĂ©dommagement. Le chien d’assistance est attribuĂ© Ă  des personnes ayant une dĂ©ficience motrice entraĂźnant des incapacitĂ©s significatives et persistantes. Leurs dĂ©ficiences peuvent ĂȘtre d’origine congĂ©nitale [
] ou est acquise des suites d’accidents de diffĂ©rentes natures [
.]» 27. Actuellement, selon les donnĂ©es de la Fondation Mira indiquĂ©es dans le rapport, prĂšs de 226 personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice utilisent le chien d’assistance comme aide Ă  l’autonomie, alors que plusieurs autres sont en attente. La situation au QuĂ©bec, Ă  l’instar de celle observĂ©e aux États-Unis en matiĂšre de recours Ă  un chien d’assistance, se caractĂ©rise par un certain contingentement En effet, bien que 250 000 personnes handicapĂ©es motrices rĂ©sidant au QuĂ©bec soient susceptibles de bĂ©nĂ©ficier du recours Ă  une telle aide Ă  l’autonomie, il n’en demeure pas moins que la Fondation Mira n’est prĂ©sentement en mesure d’en attribuer qu’un maximum de 100 par annĂ©e ». Depuis 1994, la Fondation a fourni une moyenne de 50 chiens d’assistance par annĂ©e pour un total de 350 aides; de ce nombre 226 Ă©taient toujours en service en 2001 au 29 mai. De plus, la Fondation assume les frais reliĂ©s Ă  l’élevage, Ă  la sĂ©lection, Ă  l’entraĂźnement et aux attributions des chiens d’assistance pour les personnes handicapĂ©es motrices, Ă©valuant Ă  8 500 $ 28 la valeur d’un chien d’assistance. Elle assume Ă©galement les frais post-attribution reliĂ©s aux suivis de la personne handicapĂ©e motrice et de son chien d’assistance 29. Elle n’assume donc pas les frais liĂ©s Ă  l’acquisition de l’animal, puis les frais annuels d’entretien. Finalement, les modalitĂ©s de financement des frais d’acquisition et d’entretien du chien d’assistance ainsi que les avantages et inconvĂ©nients du processus de paiement selon qu’il relĂšve de la RAMQ ou du MSSS, sont analysĂ©es. Le rapport suggĂšre la crĂ©ation d’un programme gouvernemental assumant les frais reliĂ©s Ă  l’utilisation du chien d’assistance comprenant les frais d’accessoires lors de l’acquisition du chien et les frais d’entretien nourriture, soins vĂ©tĂ©rinaires, toilettage, etc. de l’animal. La dĂ©termination du montant de la subvention suggĂ©rĂ©e est prĂ©cisĂ©e dans la recommandation du Groupe de travail Ă  l’ef- 25 MSSS, OPHQ, MIRA, Projet d’implantation du programme des chiens d’assistance pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience motrice, 24 octobre 2001. 26 Id., p. 7. 27 Id., p. 14. 28 Dans le rapport produit par l’AETMIS, op. cit., note 23, il est indiquĂ© que les frais liĂ©s aux chiens jusqu’à leur attribution sont de 15 000 $. 29 MSSS, OPHQ, MIRA, op. cit., note 25. Page 11 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question fet que le ministĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux accorde les mĂȘmes montants de subventions aux usagers du chien d’assistance que ceux versĂ©s aux usagers du chien guide, Ă  savoir a un versement initial et non rĂ©current de 160 $ pour les frais d’acquisition, soit l’achat des accessoires nĂ©cessaires harnais, bols d’eau et de nourriture, etc. et b une subvention annuelle de 760 $ rĂ©partie en quatre versements trimestriels de 190 $ pour les frais d’entretien, lesquels sont naturellement rĂ©currents durant la pĂ©riode d’utilisation du chien d’assistance » 30. La projection des coĂ»ts anticipĂ©s prĂ©voit que ceux-ci ne reprĂ©sentent pas une dĂ©pense car le programme va gĂ©nĂ©rer des Ă©conomies autant pour les autres aides techniques contrĂŽle de l’environnement
 que pour les ressources humaines requises pour le maintien Ă  domicile et le dĂ©placement des personnes handicapĂ©es » 31. L’utilisation du chien d’assistance est donc associĂ©e directement Ă  la rĂ©duction des frais imputables au maintien Ă  domicile des individus concernĂ©s et Ă  leur dĂ©placement 32. Pour conclure sur cet aspect, nous constatons que l’ensemble de la dĂ©marche du projet d’implantation prĂ©vue du programme des chiens d’assistance pour les personnes atteintes d’une dĂ©ficience – motrice ou neurologique – n’a pas eu pour effet de reconnaĂźtre spĂ©cifiquement les personnes dĂ©ficientes auditives ou sourdes comme utilisatrices de chiens d’assistance, mĂȘme si l’on recommande en gĂ©nĂ©ral de reconnaĂźtre les utilisateurs de chiens d’assistance tout comme les utilisateurs de chiens guides pour aveugles. 3. LES NORMES D’ACCÈS AU TRANSPORT POUR LA PERSONNE SOURDE OU DÉFICIENTE AUDITIVE AVEC CHIEN D’ASSISTANCE Une question additionnelle reste Ă  rĂ©soudre dans quelle mesure la reconnaissance d’un chien d’assistance pour les personnes sourdes ou malentendantes, dans l’accĂšs aux lieux, dont les transports, estelle lĂ©gitime dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines ? Jusqu’oĂč la reconnaissance de ce moyen peut-elle s’imposer ? Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, nous devons Ă©largir l’analyse Ă  une perspective plus gĂ©nĂ©rale en incorporant Ă  la problĂ©matique des Ă©lĂ©ments non seulement locaux mais Ă©galement extĂ©rieurs, c’est-Ă dire les normes et applications en cette matiĂšre conçues ou adoptĂ©es par des entitĂ©s ou des pays, en AmĂ©rique du Nord et en Europe. Les normes locales d’accĂšs au transport pour personnes avec animal d’assistance Commençons par examiner le cadre des normes locales dans le transport public et privĂ© mĂ©tropolitain, pour ensuite analyser les normes fĂ©dĂ©rales d’accĂšs au transport pour les personnes handicapĂ©es auditives avec un chien aidant au Canada. Nous terminerons par l’examen des normes d’accĂšs au transport pour les personnes handicapĂ©es auditives avec chien aidant ailleurs qu’au Canada. Les transports publics mĂ©tropolitains Voyons les rĂšgles des organismes de transport public mĂ©tropolitain et de banlieues au sujet des personnes handicapĂ©es accompagnĂ©es d’un chien d’assistance ou d’un chien guide dans l’accĂšs aux transports publics. Pour l’instant, notre analyse se limitera aux rĂšglements des autobus et du mĂ©tro, adoptĂ©s en vertu de la Loi sur les sociĂ©tĂ©s de transport en commun 33. 30 Id., p. 43-44. 31 Id., p. 37. 32 Un argument aussi applicable aux personnes handicapĂ©es auditives utilisant un chien d’aide pour se dĂ©placer dans les transports. 33 Loi sur les sociĂ©tĂ©s de transport en commun, c. Page 12 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Le rĂšglement de la SociĂ©tĂ© de transport de MontrĂ©al STM 34, de la SociĂ©tĂ© de transport de Laval STL35 ainsi que du RĂ©seau de transport de Longueuil RTL36, relatif aux normes de sĂ©curitĂ© et de comportement des personnes dans le matĂ©riel roulant en milieu urbain, comporte les dĂ©finitions des catĂ©gories suivantes personne handicapĂ©e », chien guide ou d’assistance » et animaux ». On entend par – personne handicapĂ©e » ou handicapĂ© » toute personne qui souffre d’un handicap au sens du paragraphe g de l’article 1 de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapĂ©es en vue de leur intĂ©gration scolaire, professionnelle et sociale; – chien guide » ou chien d’assistance » le chien entraĂźnĂ© pour guider ou assister une personne handicapĂ©e; – animaux » 37 dans un ou sur un immeuble ou du matĂ©riel roulant, il est interdit Ă  toute personne de se trouver avec un animal ou permettre qu’un animal y soit prĂ©sent, sauf a si elle est handicapĂ©e et accompagnĂ©e d’un chien guide ou d’un chien d’assistance, ou si cet animal est un chien guide ou un chien d’assistance Ă  l’entraĂźnement; ou b si cet animal est transportĂ© en tout temps dans une cage ou un rĂ©cipient dĂ»ment conçu Ă  cet effet. En principe, les rĂšgles du transport public mĂ©tropolitain mĂ©tro, autobus s’appliquent Ă  tous et ne prĂ©voient pas de pratiques ou mĂ©canismes plus particuliers que les dĂ©finitions ci-dessus pour rĂ©gir et faciliter l’accĂšs Ă  une personne sourde ou dĂ©ficiente auditive accompagnĂ©e d’un chien d’assistance. Il va sans dire que de telles rĂšgles doivent faire l’objet d’une diffusion large auprĂšs tant des personnels du transport public que de la population en gĂ©nĂ©ral afin de mieux les faire connaĂźtre. Ajoutons que depuis le 17 dĂ©cembre 2005 en ce qui touche le transport en commun, les sociĂ©tĂ©s ou autres organismes de transport doivent faire approuver un plan de dĂ©veloppement visant Ă  assurer le transport en commun des personnes handicapĂ©es dans un dĂ©lai raisonnable 38. Les transports privĂ©s mĂ©tropolitains le taxi Voyons maintenant ce que prĂ©voit le RĂšglement sur le transport privĂ© par taxi de la Ville de MontrĂ©al 39 pour les personnes handicapĂ©es accompagnĂ©es d’un chien d’assistance ou d’un chien guide. Nous rĂ©sumons les trois dispositions sur la question. – L’article 113 prĂ©cise que le chauffeur ne peut refuser d’effectuer une course Ă  l’intĂ©rieur de son territoire, Ă  moins que le client ait un animal autre qu’un animal servant Ă  pallier un handicap au sens de la Charte. – L’article 116 stipule que le chauffeur doit laisser monter le client si celui-ci est une personne handicapĂ©e ou Ă  mobilitĂ© rĂ©duite accompagnĂ©e d’un animal utilisĂ© pour pallier son handicap, sauf si son permis de chauffeur contient une exemption en cas d’allergie. – L’article 135 prĂ©cise que l’habitacle du taxi doit ĂȘtre accessible Ă  une personne Ă  mobilitĂ© rĂ©duite ou en fauteuil roulant. 34 [En ligne]. Page consultĂ©e le 9 novembre 2005 35 [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. 36 [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. 37 Sous-section IV, intitulĂ©e Animaux ». 38 Art. 67 de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapĂ©es en vue de leur intĂ©gration scolaire, professionnelle et sociale. 39 RĂšglement sur le transport privĂ© par taxi, Ville de MontrĂ©al, rĂšglement, 03-105/34 non datĂ©. Page 13 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question En principe, les personnes handicapĂ©es, incluant les malentendantes ou sourdes, accompagnĂ©es d’un animal aidant, peuvent accĂ©der au transport par taxi si l’animal est bien identifiĂ© comme Ă©tant un animal guide ou d’assistance et ce, sans frais supplĂ©mentaires. Les normes fĂ©dĂ©rales d’accĂšs au transport pour les personnes dĂ©ficientes auditives avec chien d’assistance au Canada Au Canada, des normes d’accĂšs aux moyens de transport rĂ©gis par le gouvernement fĂ©dĂ©ral comme le train, l’avion, les autobus interprovinciaux, les traversiers ou autres, ont Ă©tĂ© dĂ©finies avec prĂ©cision au cours des annĂ©es 1990. Dans la foulĂ©e d’une tendance amorcĂ©e au niveau international, une rĂ©glementation a ainsi Ă©tĂ© adoptĂ©e pour faciliter l’accĂšs au transport des personnes handicapĂ©es avec un animal aidant, en ciblant entre autres la catĂ©gorie des personnes dĂ©ficientes auditives. Le processus de dĂ©veloppement et de rĂ©glementation des normes pour faciliter l’accĂšs aux diffĂ©rents moyens de transport chez les personnes handicapĂ©es au Canada s’est dĂ©roulĂ© en deux temps d’abord, identification des obstacles dans l’accĂšs au transport aĂ©rien et, ensuite, reconnaissance des moyens, comme le chien guide ou chien d’assistance, pour Ă©liminer les obstacles dans l’accĂšs au transport aĂ©rien pour les personnes handicapĂ©es auditives. Le travail effectuĂ© sur les mesures Ă  prendre y est extrĂȘmement Ă©laborĂ© et pourrait inspirer d’autres niveaux d’autoritĂ©s du transport. L’identification des obstacles dans l’accĂšs au transport aĂ©rien au Canada L’Office des transports du Canada OTC 40 est responsable de la rĂ©glementation des modes de transports de compĂ©tence fĂ©dĂ©rale en vertu de la Loi sur les transports au Canada 41. L’OTC a la responsabilitĂ© d’assurer aux personnes ayant une dĂ©ficience l’accĂšs au systĂšme de transport canadien en Ă©liminant les obstacles injustifiĂ©s ou inutiles. À cet effet, une vaste consultation a Ă©tĂ© menĂ©e au pays en 1996 et 1997 auprĂšs d’une cinquantaine de groupes et d’individus reprĂ©sentant les personnes ayant une dĂ©ficience sensorielle ou cognitive, ce qui inclut les personnes sourdes ou malentendantes, afin de donner suite aux prĂ©occupations des consommateurs et de mieux comprendre les besoins de ces personnes en matiĂšre de communication lorsqu’elles voyagent par avion » 42. Dans un rapport, l’OTC a ainsi dressĂ© un aperçu des principaux obstacles injustifiĂ©s auxquels sont confrontĂ©es les personnes ayant une dĂ©ficience qui utilisent les transports aĂ©riens. Une sĂ©rie de recommandations et un plan d’action en ont dĂ©coulĂ© de façon Ă  limiter ou Ă©liminer les entraves Ă  la communication pour les voyageurs avec un handicap. Au sujet des entraves Ă  la communication identifiĂ©es, les voyageurs sourds ou malentendants demandent de renforcer la formation du personnel. En effet, ils dĂ©plorent le manque de connaissances des employĂ©s du secteur aĂ©rien particuliĂšrement sur les techniques de communication face Ă  face. Ils soulĂšvent Ă©galement le problĂšme aussi simple que l’absence de crayons et de papier qui pourraient pourtant faciliter la communication. Des obstacles gĂ©nĂ©raux sont identifiĂ©s Ă  diffĂ©rents niveaux depuis la planification et la rĂ©servation d’un voyage accĂšs aux lignes tĂ©lĂ©phoniques des transporteurs aĂ©riens pour obtenir l’information sur un vol jusqu’à l’orientation dans l’aĂ©roport une meilleure signalisation est nĂ©cessaire pour faciliter les dĂ©placements des personnes au contrĂŽle de sĂ©curitĂ© et aux douanes et dans l’avion, en passant par la confirmation des arrangements par exemple, la simple confirmation d’un vol est un problĂšme. Entre autres demandes exprimĂ©es par les voyageurs sourds ou malentendants, il est suggĂ©rĂ© qu’un comptoir d’assistance convivial soit mis en place pour Ă©liminer ou minimiser un Ă©ventail d’obstacles. 40 [En ligne] Page consultĂ©e le 8 novembre 2005. 41 Loi sur les transports au Canada, 1996, c. 10 42 [En ligne] Page consultĂ©e le 8 novembre 2005 Page 14 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question D’autres entraves Ă  Ă©liminer sont Ă©galement identifiĂ©es pour des catĂ©gories particuliĂšres de voyageurs, tels ceux qui sont Ă  la fois sourds et aveugles. Pour ces personnes, les mĂ©thodes de communication peuvent diffĂ©rer de celles utilisĂ©es par les personnes exclusivement sourdes ou aveugles. Les moyens de communication varient selon la nature de la dĂ©ficience, le degrĂ© de vision ou d’audition rĂ©siduelle, le niveau d’instruction, les moyens de communication utilisĂ©s avant la perte de la vue ou de l’ouĂŻe et le degrĂ© de confort Ă  l’égard des diverses formes de communication. En cas de surdi-cĂ©citĂ©, la communication peut se faire Ă  l’aide de l’alphabet tactile Ă  une main. En cas d’urgence, les questions d’évacuation, les procĂ©dures de sĂ©curitĂ© et les services Ă  la clientĂšle exigent, encore une fois, plus de communication et de coopĂ©ration entre le personnel et les personnes sourdes-aveugles. L’élimination des obstacles dans l’accĂšs au transport aĂ©rien la reconnaissance de nouveaux moyens Dans sa dĂ©marche d’élimination des obstacles abusifs aux dĂ©placements des personnes ayant une dĂ©ficience, incluant les handicapĂ©s auditifs, l’OTC a Ă©dictĂ© des rĂšglements ainsi qu’un code de pratiques Ă  cette fin. Un rĂšglement pour faciliter l’accessibilitĂ© au transport aĂ©rien pour les personnes ayant une dĂ©ficience auditive En vertu du RĂšglement sur les transports aĂ©riens 43 Ă©tabli conformĂ©ment Ă  la Loi sur les transports du Canada, l’OTC a dĂ©fini les modalitĂ©s et conditions du transport Ă  l’intĂ©rieur du Canada. Sa responsabilitĂ© porte sur les conditions de transport des personnes avec une dĂ©ficience, incluant les handicapĂ©s auditifs, pour faciliter le dĂ©placement de ces personnes et restreindre les obstacles inutiles ou injustifiĂ©s. Selon ce rĂšglement, l’OTC est responsable de l’élaboration et de l’administration des normes d’accessibilitĂ© touchant l’ensemble du rĂ©seau avion, train de passagers, traversiers et autobus interprovinciaux des transports du Canada. Parmi les Conditions de transport de personnes ayant une dĂ©ficience » 44, divers services et renseignements doivent ĂȘtre offerts Ă  ces voyageurs pour combler le fossĂ© de la communication au dĂ©part, Ă  bord d’un avion et Ă  l’arrivĂ©e. On retrouve en outre des dispositions particuliĂšres sous la rubrique des animaux aidants » Les chiens-guides dĂ»ment entraĂźnĂ©s et tout autre animal aidant sont acceptĂ©s Ă  bord de l’aĂ©ronef, sans frais supplĂ©mentaires. Les animaux aidant peuvent demeurer aux pieds du passager Ă  la condition qu’ils aient un harnais convenable. Les passagers sont avisĂ©s qu’ils pourraient ĂȘtre appelĂ©s Ă  fournir une preuve Ă©crite certifiant que leur animal aidant a Ă©tĂ© dressĂ© par un organisme professionnel » 45. o o Un rĂšglement spĂ©cifique sur la formation du personnel Le document intitulĂ© Conditions de transport des personnes ayant une dĂ©ficience inclut Ă©galement un RĂšglement sur la formation du personnel en matiĂšre d’aide aux personnes ayant une dĂ©ficience 46. Ce rĂšglement prĂ©voit que les employĂ©s qui transigent avec le public ou qui prennent des dĂ©cisions concernant le transport des personnes ayant une dĂ©ficience » doivent recevoir une formation qui les sensibilisera de façon gĂ©nĂ©rale aux besoins des voyageurs ayant une dĂ©ficience pour ĂȘtre en mesure de reconnaĂźtre ces besoins et d’y rĂ©pondre. Des exemplaires des programmes de formation doivent ĂȘtre mis Ă  la disposition de l’OTC et du grand public pour consultation. Enfin, le passager pourra dĂ©poser une plainte auprĂšs de l’OTC, s’il juge que le transporteur ne se conforme pas Ă  ses responsabilitĂ©s telles que dĂ©finies dans le RĂšglement. 43 RĂšglement sur les transports aĂ©riens, 1988 DORS/88-58. 44 Partie VII du RĂšglement sur les transports aĂ©riens. 45 [En ligne] 46 RĂšglement sur la formation du personnel en matiĂšre d’aide aux personnes ayant une dĂ©ficience, DORS/94-42. Page 15 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Un code de pratiques visant l’élimination des entraves Ă  la communication avec les voyageurs ayant une dĂ©ficience auditive Quant au Code de pratiques 47 entrĂ© en vigueur le 1er janvier 1997, il prĂ©voit l’élimination des entraves Ă  la communication avec les voyageurs ayant une dĂ©ficience dont dĂ©ficience auditive Ă  travers plusieurs dispositions applicables au rĂ©seau de transport Ă  l’intention de ces personnes. Ces dispositions incluent une politique modĂšle sur les mĂ©dias substituts ainsi que des lignes directrices pour amĂ©liorer la communication avec les personnes ayant une dĂ©ficience prĂ©voyant des dispositions touchant les chiens guides ou d’assistance 48. o Le Code ne distingue pas la nature du handicap qui affecte la personne pour requĂ©rir un animal aidant. Il suffit que celui-ci soit nĂ©cessaire pour les besoins liĂ©s Ă  la dĂ©ficience, certifiĂ© dressĂ© par un organisme professionnel de dressage et porte un harnais convenable 49. Le mĂȘme rĂšglement sur le transport d’un animal aidant prĂ©cise en outre qu’il faut Ă©viter de sĂ©parer la personne dĂ©ficiente et son animal aidant et qu’il faut permettre Ă  celui-ci d’accompagner cette personne en restant au pied du siĂšge du passager ou dans un espace suffisant pour que l’animal puisse se coucher et oĂč on peut exercer un contrĂŽle sur lui. o Des circulaires d’information Enfin, des circulaires d’information destinĂ©es aux transporteurs aĂ©riens dĂ©finissent les animaux aidant et leurs modalitĂ©s de dĂ©placement dans l’exploitation d’une entreprise de transport au Canada Les animaux aidant peuvent ĂȘtre entraĂźnĂ©s pour servir de guide Ă  une personne ayant une dĂ©ficience visuelle; Ă©veiller l’attention d’une personne ayant une dĂ©ficience auditive; etc. ». Ces circulaires Ă©noncent les exigences et pratiques rĂ©glementaires. Celles-ci dĂ©finissent les normes minimales Ă  respecter par les exploitants aĂ©riens, depuis le 1er janvier 1999, concernant l’acceptation du chien aidant et autre animal de service » utilisĂ©s par des voyageurs ayant une dĂ©ficience. L’animal aidant inclut donc les chiens d’assistance pour les personnes handicapĂ©es auditives. Pour clore ce chapitre, mentionnons qu’il est possible de recevoir une rĂ©ponse aux questions les plus frĂ©quemment posĂ©es par les personnes handicapĂ©es qui voyagent, simplement en consultant le site sur le transport accessible 50. Les normes d’accĂšs au transport pour les personnes dĂ©ficientes auditives avec chien d’assistance un tour d’horizon Ă  l’étranger Cette partie de l’étude a comme visĂ©e de recenser les points de vue et solutions avancĂ©es par les diffĂ©rents organismes, non seulement locaux mais Ă©galement Ă  l’étranger, ayant dĂ©fini des rĂšgles d’accĂšs au transport des personnes handicapĂ©es auditives en prĂ©sence d’un chien d’assistance. Le travail de sensibilisation et le dĂ©veloppement de normes en Europe Dans l’ensemble des pays europĂ©ens, un travail de sensibilisation s’est engagĂ© depuis les annĂ©es 1990. Cette opĂ©ration a impliquĂ© notamment de circonscrire le groupe des personnes sourdes ou malentendantes dans la sociĂ©tĂ© et la nature de ses besoins, ainsi que de prĂ©ciser les apports et bĂ©nĂ©fices thĂ©rapeutiques de l’animal aidant pour ces personnes. 47 MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES SERVICES GOUVERNEMENTAUX, Code de pratiques visant l’élimination des entraves Ă  la communication avec les voyageurs ayant une dĂ©ficience, 2004, [En ligne] 48 [En ligne] Annexe A et annexe B. Page consultĂ©e le 8 novembre 2005. 49 OFFICE DES TRANSPORTS DU CANADA, L’élimination des entraves Ă  la communication avec les voyageurs ayant une dĂ©ficience, Code de pratiques, site mis Ă  jour 2004-06-04, p. 8, [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. 50 [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. Page 16 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question La ConfĂ©rence europĂ©enne des ministres du transport 51 a tout d’abord mis en place un groupe d’experts ECMT Access and Inclusion Group des pays membres en vue de dĂ©velopper une large rĂ©flexion sur la question de l’accĂšs au transport pour les personnes handicapĂ©es dont celles avec une dĂ©ficience cognitive ou Ă  mobilitĂ© rĂ©duite et pour la population vieillissante. Plusieurs rapports de suivi de recommandations ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s ainsi que des lignes directrices visant Ă  dĂ©velopper un meilleur accĂšs au transport pour ces personnes. Dans ce contexte, un guide des bonnes pratiques et des mesures d’amĂ©lioration de l’accessibilitĂ© fut annoncĂ© dans la foulĂ©e de travaux d’implantation au niveau national. Les domaines touchĂ©s concernent diffĂ©rentes composantes de l’accĂšs au transport tant public 52 que privĂ© 53 pour les personnes handicapĂ©es impliquant notamment celles accompagnĂ©es d’un chien d’assistance. La dĂ©marche exige, aux yeux des autoritĂ©s, un dialogue avec les manufacturiers de voitures et les concepteurs de vĂ©hicules. Finalement, l’introduction d’une lĂ©gislation afin d’amĂ©liorer l’accĂšs au transport pour les diffĂ©rentes catĂ©gories de personnes handicapĂ©es est prĂ©vue dans les pays europĂ©ens membres. Cette lĂ©gislation veut inclure des lois gĂ©nĂ©rales sur les droits civils, la non discrimination et des rĂ©gulations spĂ©cifiques pour l’accĂšs au transport. Le ComitĂ© europĂ©en de la standardisation des normes Ă©lectrotechniques a Ă©galement Ă©noncĂ© des principes en regard des besoins des personnes sourdes accompagnĂ©es d’un chien Ă©coutant » Hearing Dog ou chien d’assistance » Working Dog, aux fins d’amĂ©liorer spĂ©cifiquement la conception des Ă©quipements dans les transports54. Les personnes sourdes ou malentendantes ont gĂ©nĂ©ralement des difficultĂ©s Ă  comprendre le langage oral. Qu’elles bĂ©nĂ©ficient ou non d’une prothĂšse ou d’autres implants cochlĂ©aires, le niveau, la frĂ©quence et la clartĂ© des sons sont importants. Nous comptons donc identifier les lieux oĂč les standards d’accĂšs doivent ĂȘtre amĂ©liorĂ©s pour reconnaĂźtre leurs contraintes sur le plan de la conception et du design. Ce travail implique la prĂ©paration et la rĂ©vision des standards europĂ©ens et internationaux. Il comporte des informations Ă©galement utiles aux manufacturiers, dessinateurs, aux fournisseurs de services ainsi qu’aux Ă©ducateurs. o Circonscrire le groupe des personnes sourdes ou malentendantes dans la sociĂ©tĂ© La FĂ©dĂ©ration internationale des personnes malentendantes a Ă©tudiĂ© de façon toute particuliĂšre les conditions et organisations de ces personnes en Europe 55. Une description de ce groupe qui reprĂ©sente 10 % de l’ensemble de la population dans chaque pays y est effectuĂ©e. On y considĂšre les divers types de personnes malentendantes comme appartenant Ă  une mĂȘme minoritĂ© car ces personnes se caractĂ©risent ou partagent toutes un dĂ©sordre de la communication et rencontrent des difficultĂ©s analogues dans la vie de tous les jours accĂšs diffĂ©renciĂ© Ă  l’information par rapport aux autres citoyens; difficultĂ©s Ă  comprendre la tĂ©lĂ©vision; difficultĂ©s Ă  lire pour les malentendants depuis l’enfance; etc. Plusieurs ressentent de la confusion dans leur identitĂ© sociale parce qu’elles ne se voient pas appartenir pleinement au monde des personnes qui entendent ni Ă  celui des personnes sourdes mĂȘme si elles ont des liens avec les deux catĂ©gories. 51 [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. 52 Voir Improving Access to Public Transport, novembre 2004, 82 pages. 53 Improving Access to Taxis, voir Economic Aspects of Taxi Accessibilty, novembre 2001, 72 pages; Transport and Ageing of the Population, FĂ©vrier 2002, 72 pages. 54 EUROPEAN COMMITTEE FOR ELECTROTECHNICAL STANDARDIZATION, Édition 1 / janvier 2002 V. [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005 et le 16 janvier 2007. 55 Voir Lars VON DER LIETH, A Survey of Conditions and Organisations of Hard of Hearing People in Europe -a State of the Art, International Federation of Hard of Hearing People, University of Copenhagen [sans date], [En ligne] Page consultĂ©e le 15 novembre 2005. Page 17 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Apports et bĂ©nĂ©fices thĂ©rapeutiques de l’animal aidant pour les personnes sourdes ou malentendantes Plusieurs Ă©tudes europĂ©ennes, notamment anglo-saxonnes, ont mis en Ă©vidence les Ă©lĂ©ments favorables dĂ©coulant des interactions homme-animal. De nombreux travaux de recherche rĂ©vĂšlent en effet les bĂ©nĂ©fices thĂ©rapeutiques importants de la prĂ©sence animale auprĂšs d’une personne handicapĂ©e. Le concept de thĂ©rapie assistĂ©e par l’animal » 56 est ainsi apparu dans le courant des annĂ©es 1980. Il trouve aujourd’hui Ă©cho auprĂšs des professions mĂ©dicales et paramĂ©dicales de mĂȘme qu’auprĂšs du grand public. La mise en relation des personnes et des animaux Ă  des fins thĂ©rapeutiques existe dans de nombreux pays et parfois depuis plusieurs siĂšcles. Il n’existe cependant aucun bilan mĂ©dical exhaustif sur le succĂšs ou les effets de ces expĂ©riences. La recherche fondamentale consacrĂ©e aux effets du lien homme- animal s’est intĂ©ressĂ©e en prioritĂ© aux bĂ©nĂ©fices apportĂ©s aux personnes hospitalisĂ©es ou handicapĂ©es. Un champ d’investigation considĂ©rable reste ouvert. o Dans ce sens, l’International Association of Assistance Dog Partners est un regroupement mondial sans but lucratif qui offre des programmes gratuits au bĂ©nĂ©fice de l’ensemble de la communautĂ©. Dans le domaine prĂ©cis des chiens d’assistance, cet organisme fournit un guide d’entraĂźnement. Ainsi, grĂące au recours aux chiens qui accompagnent des Ă©tudiants handicapĂ©s diplĂŽmĂ©s, dans le cadre d’un projet pilote, des normes dites Standards and Ethics » 57 ont Ă©tĂ© Ă©dictĂ©es dans la derniĂšre dĂ©cennie. Elles visaient Ă  sauvegarder le bien-ĂȘtre des chiens d’assistance, appelĂ©s chiens Ă©coutant » et/ou animal de service », tout autant que le bien-ĂȘtre de la personne handicapĂ©e elle-mĂȘme. L’expĂ©rience de certains pays europĂ©ens la France, les Pays-Bas, la SuĂšde et le Luxembourg o France En France, un projet de loi intitulĂ© Pour l’ÉgalitĂ© des Droits et des Chances, la Participation et la CitoyennetĂ© des Personnes HandicapĂ©es » a Ă©tĂ© votĂ© en premiĂšre lecture par le lĂ©gislateur et prĂ©sentĂ© au SĂ©nat en seconde lecture en octobre 2005. Ce projet de loi vise les personnes handicapĂ©es en s’inspirant de l’expĂ©rience qui concerne les personnes handicapĂ©es auditives. Par exemple, la rubrique AccĂšs de tout pour tous » propose le renforcement de l’accessibilitĂ© aux non-voyants et malvoyants des programmes diffusĂ©s sur les chaĂźnes publiques, comme ceci a Ă©tĂ© fait pour les sourds et malentendants »58. À cet effet, on notera deux dispositions particuliĂšres au regard des chiens aidant. Ÿ L’article prĂ©voit a que la reconnaissance du statut officiel de chien guide d’aveugle ou du chien d’assistance pour personne atteinte d’un handicap moteur permettra de garantir tant la compĂ©tence des Ă©ducateurs que la qualitĂ© des chiens formĂ©s et Ă©vitera d’éventuels abus; b la reconnaissance et l’agrĂ©ment des centres d’éducation par les pouvoirs publics. Cet agrĂ©ment permettra de garantir aux personnes qui utilisent un chien guide pour leurs dĂ©placements, l’assurance de la fiabilitĂ©, de la sĂ©curitĂ© et la libertĂ© de choix d’une Ă©cole de chiens guides d’aveugles [ou autres handicaps], seuls les Ă©ducateurs disposant d’un diplĂŽme reconnu par le ministĂšre de l’Agriculture Ă©tant alors habilitĂ©s Ă  Ă©duquer ces animaux. Un amendement propose de complĂ©ter par les mots ayant Ă©tĂ© Ă©duquĂ© dans des structures habilitĂ©es et par des Ă©ducateurs qualifiĂ©s, selon des modalitĂ©s dĂ©finies par dĂ©cret ». Ÿ L’article 26 de ce mĂȘme projet de loi dĂ©finit la libre circulation des chiens guides ou d’assistance de personne handicapĂ©e les chiens guides reçoivent une Ă©ducation dans des centres de formation leur permettant de frĂ©quenter sans aucune difficultĂ© l’ensemble des lieux accueillant du public. Comme 56 [En ligne] Page consultĂ©e le 14 novembre 2005. 57 [En ligne] Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. 58 [En ligne] page 2/12 Page consultĂ©e le 14 novembre 2005. Page 18 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question cet apprentissage leur est dispensĂ© par des personnes ayant un diplĂŽme d’éducateur, il est plus appropriĂ© de parler d’éducation que de dressage, selon les termes de l’article. Ainsi, la France possĂšde des dispositions juridiques visant la reconnaissance des chiens guides et d’assistance pour personnes handicapĂ©es aveugles, moteur. Le processus de reconnaissance de ce moyen pour pallier spĂ©cifiquement les incapacitĂ©s des personnes sourdes ou handicapĂ©es auditives est relayĂ© Ă  travers les actions des mouvements associatifs. En effet, depuis 1992, l’association Le chien Ă©couteur » Ă©duque des chiens destinĂ©s Ă  assister les personnes sourdes et malentendantes. Une autre association de chiens d’assistance pour dĂ©ficients auditifs » 59 existe Ă©galement. Les animaux apprennent Ă  mĂ©moriser certains sons ou certaines situations de maniĂšre Ă  pouvoir avertir leur maĂźtre Minitel dialogue, sonnerie Ă  la porte d’entrĂ©e, appel vocal d’un voisin, pleurs d’un enfant, etc. Selon cette association, le chien pour malentendants apporte Ă  la personne une double contribution une alternative aux aides mĂ©caniques et la facilitation des relations sociales. Si tous les chiens formĂ©s, chiens pour malentendants, chiens pour aveugles ou pour d’autres handicaps reçoivent une formation spĂ©cifique, il faut prĂ©ciser que les apports de ces animaux dĂ©passent largement le cadre de leur simple assistance technique par exemple, sortir de l’isolement psychologique en attirant les regards bienveillants. Cet effet d’attraction est trĂšs apprĂ©ciable pour le bien-ĂȘtre psychique des personnes souffrant d’un handicap et ce, tout particuliĂšrement en cas de dĂ©ficience auditive. o Pays-Bas ConsidĂ©rant que le fait d’ĂȘtre sourd ou malentendant peut conduire Ă  un isolement important de la personne dĂ©ficiente, le chien a fait l’objet d’une nouvelle valorisation aux Pays-Bas 60. En 1984, la Fondation Soho fut créée pour acheter et former des chiens pour personnes handicapĂ©es et particuliĂšrement les personnes sourdes. Les chiens doivent apprendre 70 ordres oraux et 20 gestuels le chien saute sur le lit dĂšs que le rĂ©veil sonne; il tire le bas du pantalon lorsque l’on sonne Ă  la porte; il prend la main de son maĂźtre pour prĂ©venir d’une visite inopinĂ©e. De surcroĂźt, un effort d’adaptation supplĂ©mentaire est exigĂ© pour l’animal en formation car la voix d’un sourd ou d’un malentendant est bien diffĂ©rente dans les intonations et la diction. o SuĂšde À l’instar des avancĂ©es offertes par l’expĂ©rience hollandaise d’abord, britannique et amĂ©ricaine ensuite, la SuĂšde a créé en 1993, le Service Dog Training Project 61. Les personnes sourdes ou avec dĂ©ficience auditive peuvent y ĂȘtre aidĂ©es dans leur vie de tous les jours par des chiens pour malentendants, des chiens spĂ©cialement formĂ©s Ă  rĂ©agir Ă  diffĂ©rentes situations alarme d’incendie, sonneries de la porte et du tĂ©lĂ©phone, cris de bĂ©bĂ©, personnes qui appellent, etc. De plus, un service spĂ©cifique de chiens pour malentendants, Hearing Dog Project, travaille Ă  la formation des propriĂ©taires de chiens aidant les personnes sourdes ou malentendantes. En leur permettant de maintenir la formation de leur animal dans la vie de tous les jours, le projet va au delĂ  des services procurĂ©s par l’animal. Il prend aussi en compte l’ensemble des composantes relationnelles du chien avec la personne dĂ©ficiente. Le projet inclut donc plusieurs facettes pour mener Ă  bien le processus de formation, tant pour l’animal que pour la personne handicapĂ©e. La formation implique les divers aspects techniques, relationnels, mĂ©dicaux, psychologiques pour le chien; la formation de l’instructeur; les examens et le contrĂŽle. Le projet revendique surtout la reconnaissance du mĂȘme statut social pour le chien d’assistance des malentendants que pour le chien d’aveugles, afin que celui-ci puisse accompagner son propriĂ©taire partout, y compris dans les transports, sans obligation de redevance ou de taxes Ă  verser. 59 [En ligne] Page consultĂ©e le 14 novembre 2005. 60 [En ligne] Page consultĂ©e le 14 novembre 2005. 61 [En ligne] Page consultĂ©e le 14 novembre 2005. Page 19 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question o Luxembourg Soulignons que le Luxembourg s’est fortement engagĂ© dans les nĂ©gociations de la Convention relative aux droits des personnes handicapĂ©es adoptĂ©e par l’AssemblĂ©e plĂ©niĂšre des Nations unies le 13 dĂ©cembre 2006 62. Dans cet esprit, le 15 janvier 2007, la ministre de la Famille et de l’IntĂ©gration, madame Marie-JosĂ©e Jacobs, rencontrait les membres du Conseil supĂ©rieur des personnes handicapĂ©es et indiquait un certain nombre de projets en cours qui visent directement ou indirectement les personnes handicapĂ©es. La ministre a annoncĂ© Ă  cette occasion qu’un projet de loi relatif aux chiens d’assistance serait soumis au Conseil du gouvernement. Ce projet de loi entend rĂ©gler diverses questions concernant les chiens qui sont spĂ©cialement formĂ©s Ă  accompagner des personnes handicapĂ©es dans leurs dĂ©placements et leurs actes de vie quotidienne reconnaissance, accĂšs aux lieux ouverts au public et lieux Ă  usage collectif, publics ou privĂ©s, etc. Les dispositions prĂ©vues pour les chiens d’aveugles seront ainsi Ă©tendues et gĂ©nĂ©ralisĂ©es. ». De plus, la ministre invitait le conseil supĂ©rieur Ă  se prononcer sur un projet de rĂšglement par lequel certaines dispositions relatives Ă  l’accessibilitĂ© des lieux ouverts au public seront prĂ©cisĂ©es et simplifiĂ©es, ce qui devrait selon nous se rĂ©percuter sur l’accĂšs au transport public. L’expĂ©rience de pays anglo-saxons Grande-Bretagne, Australie, États-Unis o Grande-Bretagne La Grande-Bretagne a dĂ©veloppĂ© toute une sĂ©rie d’initiatives impliquant des chiens guides pour les personnes sourdes ou malentendantes, et ce, tout en favorisant un accĂšs plus convivial au transport Ă  diffĂ©rents niveaux transports publics et privĂ©s trains, autobus, taxis. Ce faisant, elle a acquis un rĂŽle de leader mondial. Tout d’abord, la Strategic Rail Authority a prĂ©vu plusieurs dispositions, outre les appareillages techniques de communication audio-vidĂ©o, pour faciliter la communication dans l’accĂšs au transport par train pour les personnes sourdes ou malentendantes avec ou sans chien d’assistance. On estime qu’un million de personnes en Grande–Bretagne rencontrent des difficultĂ©s impairments Ă  se faire comprendre par ou Ă  comprendre le personnel de train ou dans les gares, incluant les personnes malentendantes. C’est dans ce contexte qu’a Ă©tĂ© instaurĂ© le Code of Practice Disability Discrimination Act 1995 Code of Practice Rights of Access, Goods, Facilities, Services and Premises » 63. Cet instrument prĂ©cise, sous l’entĂȘte General Guidance on Good Practice » Guide gĂ©nĂ©ral de bonnes pratiques, que le dispensateur des services doit fournir en particulier la formation nĂ©cessaire afin d’offrir les aides aux personnes avec handicap. Ceci doit prendre en compte les besoins de tous les handicapĂ©s incluant les sourds et les personnes malentendantes. Le personnel doit ĂȘtre entraĂźnĂ© Ă  l’usage et aux besoins des chiens d’assistance, s’agissant d’une aide vitale Ă  la mobilitĂ© pour plusieurs de ces personnes. Le chien d’assistance est formĂ©, par exemple, pour alerter la personne sourde ou malentendante d’un nombre important de bruits dans l’environnement de la maison, aussi bien que pour les alarmes d’urgence dans les lieux publics. Les chiens pour malentendants sont clairement identifiĂ©s par leur dossard jaune fluorescent bright yellow jackets indiquant Hearing Dogs for Deaf People » et le propriĂ©taire possĂšde une carte d’identification du chien 64. Le Gouvernement britannique s’est aussi engagĂ©, par le biais du Disability Discrimination Act, Ă  rendre accessible un systĂšme de transport dans lequel les personnes avec un handicap peuvent jouir des mĂȘmes chances de voyager que les autres membres de la communautĂ©. Le dispositif de rĂšgles inclut les vĂ©hicules privĂ©s de location ainsi que les voitures taxis. Dans ce cadre, le taxi est considĂ©rĂ© comme un lien vital dans la chaĂźne du transport accessible et il est important pour les handicapĂ©s accompagnĂ©s d’un chien d’assistance, dont les personnes sourdes et malentendantes, de pouvoir ĂȘtre assurĂ©es que le chauffeur les acceptent avec leur animal et les transporte sans autres frais additionnels. Des rĂšgles pour 62 [En ligne] Page consultĂ©e le 8 fĂ©vrier 2007. 63 Disability Discrimination Act, 1995, c. 50. 64 Strategic Rail Authority, page 177, [En ligne] Page consultĂ©e le 23 novembre 2005 et le 15 janvier 2007 Page 20 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question renforcer les obligations de ces transporteurs ont Ă©tĂ© Ă©dictĂ©es 65 et sont entrĂ©es en vigueur depuis mars 2001 66. Des recours ont aussi Ă©tĂ© prĂ©vus Ă  l’encontre des chauffeurs qui refuseraient de recevoir un passager handicapĂ© accompagnĂ© d’un chien d’assistance. Le Hearing Dogs for the Deaf Training Centre 67, est la principale association du Royaume-Uni pour la formation des chiens d’assistance. Elle indique qu’une personne sur sept au Royaume-Uni expĂ©rimente Ă  un degrĂ© ou un autre une dĂ©ficience auditive. Un chien pour malentendant peut transformer la vie de ces personnes Ă  plusieurs niveaux. Le chien alerte son propriĂ©taire sourd ou malentendant de sons qu’on peut prendre pour acquis et procurer de ce fait une plus grande sĂ©curitĂ©, indĂ©pendance et confiance. La surditĂ© constitue un handicap qui peut entraĂźner un isolement social et relationnel important. La prĂ©sence du chien peut alors rĂ©duire l’anxiĂ©tĂ© et mĂȘme la dĂ©pression quand l’animal est prĂšs du malentendant et qu’il informe les autres de la prĂ©sence d’une personne handicapĂ©e auditive. La communication peut se faire avec plus d’attention en augmentant, par exemple, la confiance en soi, l’indĂ©pendance et le sentiment de sĂ©curitĂ© de ces personnes. Le compagnonnage du chien d’assistance peut donc offrir une alternative pratique aux Ă©quipements techniques dont certaines personnes malentendantes trouvent l’utilisation limitative ou contraignante. o Australie La Commission des droits humains et de l’égalitĂ© d’Australie a dĂ©terminĂ© qu’il Ă©tait illĂ©gal, en vertu du Disability Discrimination Act 68, pour un fournisseur de service d’exclure une personne parce qu’elle est accompagnĂ©e d’un chien guide ou d’un chien pour malentendant 69. En 1999, en rĂ©ponse Ă  une demande de clarification de la part d’une instance locale du gouvernement concernant l’animal d’assistance, la Commission a indiquĂ© qu’une reconnaissance adĂ©quate du statut des chiens guides et des chiens pour malentendants hearing dog Ă©tait nĂ©cessaire. Elle jugeait qu’en l’absence d’une telle reconnaissance There would be considerable opposition to prescription of such laws without some provisions being made for recognition of sufficiently trained assistance dogs » 70. o États- Unis 71 Le Americans with Disabilities Act 72, loi fĂ©dĂ©rale s’appliquant Ă  tout entreprise ouverte au public, incluant les restaurants, les hĂŽtels, les taxis et les navettes, etc., prĂ©cise que la notion d’animal de service Service Animal, formĂ© spĂ©cialement pour venir en aide Ă  une personne handicapĂ©e, s’applique Ă  tout type de handicap, qu’il soit visuel ou autres. Cette loi, rĂ©gissant les droits des personnes handicapĂ©es, vise spĂ©cifiquement les personnes sourdes alerting people who are deaf. Deux dispositions de cette loi concernent en effet prĂ©cisĂ©ment ces derniĂšres d’une part, la permission d’entrer avec un animal d’assistance dans un lieu public a toute entreprise desservant le public doit permettre aux personnes handicapĂ©es d’entrer avec leur animal de service. D’autre part, le chien de service doit ĂȘtre un animal 65 Section 37 du DDA 1995, entrĂ©e en vigueur le 31 mars 2001. 66 Carriage of assistance dogs in taxis - Guidance for licensing authorities, document 67 [En ligne] Page consultĂ©e le 23 novembre 2005. 68 Disability Discrimination Act, 1992. 69 [En ligne] Page consultĂ©e le 10 novembre 2005 70 [En ligne] Page consultĂ©e le 10 novembre 2005. 71 Peu d’information a pu ĂȘtre localisĂ©e concernant les chiens pour malentendants aux États-Unis. Notons cependant l’existence de l’association Canine Companion for Independance or Handidog. De plus, sous le Department of Justice, Civil Rights Division, Disability Rights Section, nous avons trouvĂ© le site suivant Page consultĂ©e le 9 novembre 2005. 72 Americans with Disabilities Act, 1990. Page 21 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question formĂ© Ă  cet effet b les animaux de service sont entraĂźnĂ©s spĂ©cialement pour rĂ©aliser des tĂąches pour des personnes handicapĂ©es. Notre traduction Par ailleurs, il est intĂ©ressant de mentionner que le Maryland Statutes reconnaĂźt le droit pour a deaf or hearing impaired pedestrian to use a service dog wearing an orange license tag, orange collar and on a leash, or to use a service dog in any of the places, accommodations, or conveyances [
] » 73. Nos soulignĂ©s 4. LA RECONNAISSANCE JURIDIQUE DES CHIENS D’ASSISTANCE POUR LES PERSONNES SOURDES OU DÉFICIENTES AUDITIVES AU QUÉBEC ET AU CANADA La situation des personnes atteintes d’une dĂ©ficience auditive ayant Ă©tĂ© exposĂ©e ainsi que les points de vue des organismes qui revendiquent l’accĂšs au transport pour les personnes handicapĂ©es et des organismes de transports publics ayant Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s, il convient maintenant de s’interroger sur la reconnaissance lĂ©gale de l’utilisation d’un chien d’assistance par une personne sourde ou malentendante Ă  titre de moyen pour pallier le handicap, au sens de l’article 10 de la Charte quĂ©bĂ©coise. Pour y parvenir, nous analyserons, dans un premier temps, les dispositions lĂ©gislatives et la jurisprudence quĂ©bĂ©coises pertinentes sur le sujet. Dans un deuxiĂšme temps, nous examinerons les lĂ©gislations des autres provinces canadiennes afin de dĂ©terminer si elles accordent une protection aux personnes sourdes ou malentendantes utilisant un chien d’assistance. La reconnaissance lĂ©gale au QuĂ©bec La reconnaissance lĂ©gale du chien d’assistance pour les personnes sourdes ou malentendantes doit se faire en regard de la Charte quĂ©bĂ©coise. Ainsi, nous dĂ©montrerons comment le motif de discrimination, l’utilisation d’un moyen pour pallier le handicap » a Ă©voluĂ© depuis son introduction dans la Charte et exposerons les critĂšres jusque lĂ  retenus par les tribunaux pour reconnaĂźtre un moyen comme Ă©tant protĂ©gĂ© par la Charte. Par la suite, nous verrons dans quelles situations la question de l’utilisation d’un chien d’assistance peut se poser, en lien avec les articles 12 et 15 de la Charte, notamment dans l’accĂšs aux moyens de transport en commun. Enfin, nous analyserons dans quelle mesure l’obligation d’accommodement s’applique aux personnes handicapĂ©es et spĂ©cifiquement aux personnes sourdes ou malentendantes utilisant un chien d’assistance pour leurs dĂ©placements et l’accomplissement de leurs activitĂ©s quotidiennes en gĂ©nĂ©ral. L’évolution et la portĂ©e juridique du motif l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap » Aujourd’hui, il peut nous sembler Ă©tonnant que la premiĂšre version de la Charte quĂ©bĂ©coise, en 1975, n’offrait aucune protection pour les personnes handicapĂ©es. En effet, avant les annĂ©es 1970, la lĂ©gislation canadienne sur les droits de la personne ignorait le motif handicap 74. Au QuĂ©bec, c’est en 1978 que l’article 10 de la Charte, portant sur le droit Ă  l’égalitĂ© dans la reconnaissance et l’exercice des droits et libertĂ©s, a Ă©tĂ© modifiĂ© 75 pour y inclure le motif suivant le fait qu’elle est une personne handicapĂ©e ou qu’elle utilise quelque moyen pour pallier son handicap ». Nos soulignĂ©s En 1982, l’article 10 a de nouveau Ă©tĂ© modifiĂ© 76 pour remplacer cette derniĂšre expression par le handicap ou [l]’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap », celle toujours en vigueur. Nos soulignĂ©s 73 Maryland Statutes 2003, Section 33 3. 74 Daniel PROULX, La discrimination fondĂ©e sur le handicap Ă©tude comparĂ©e de la Charte quĂ©bĂ©coise », 1996 563 Revue du Barreau 317, 344. 75 Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapĂ©es, 1978, c. 7, art. 112. 76 Loi modifiant la Charte des droits et libertĂ©s de la personne, 1982, c. 61, art. 3. Page 22 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Depuis cette date, un courant jurisprudentiel s’est dĂ©veloppĂ© quant Ă  l’interprĂ©tation large donnĂ©e au motif de handicap par les tribunaux 77. Dans l’affaire Ville de MontrĂ©al 78, la juge L’Heureux-DubĂ© s’exprimait ainsi [
] il ne faut pas enfermer le motif de handicap» dans une dĂ©finition Ă©tanche et dĂ©pourvue de souplesse. Au lieu de crĂ©er une dĂ©finition exhaustive de ce concept, il me semble plus utile de proposer des lignes directrices qui faciliteront l’interprĂ©tation tout en permettant aux tribunaux d’adapter la notion de handicap selon divers facteurs biomĂ©dicaux, sociaux ou technologiques. Compte tenu de l’avancement rapide de la technologie biomĂ©dicale et, plus particuliĂšrement, de la technologie gĂ©nĂ©tique et du fait que ce qui aujourd’hui constitue un handicap peut l’ĂȘtre ou ne pas l’ĂȘtre demain, une dĂ©finition trop Ă©tanche ne servirait pas nĂ©cessairement l’objet de la Charte en cette matiĂšre. » Nos soulignĂ©s Un mĂȘme courant jurisprudentiel, accordant une interprĂ©tation large, semble se dessiner relativement au motif de l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap ». Dans l’affaire Restaurant Scampinata le Tribunal des droits de la personne Ă©nonçait que [
] “l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap” est un critĂšre illicite de discrimination. Cette expression doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e de façon large et libĂ©rale afin d’y inclure non seulement de l’équipement quelconque, tel un fauteuil roulant, mais aussi toutes formes de mesures raisonnables nĂ©cessaires pour qu’une personne handicapĂ©e puisse exercer en toute Ă©galitĂ© ses droits. » Au dĂ©part, le motif l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap » a Ă©tĂ© invoquĂ© presque exclusivement par les personnes non-voyantes ou ayant une dĂ©ficience visuelle revendiquant la reconnaissance de leur droit Ă  l’égalitĂ© dans l’accĂšs aux services offerts au public. En fait, elles ont revendiquĂ© et obtenu la reconnaissance de l’utilisation de leur chien guide comme moyen pour pallier leur handicap 80. Par la suite, les personnes handicapĂ©es motrices ou cognitives utilisant un chien d’assistance pour les accompagner dans leurs dĂ©placements et l’accomplissement de leurs activitĂ©s quotidiennes ont, aux 77 Voir entre autres Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Brasserie O’Keefe LtĂ©e, MontrĂ©al, n˚ 500-05-005826-878, 13 septembre 1990; QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. MontrĂ©al CommunautĂ© urbaine 1992, 16 D/141 QuĂ©.; QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Lessard, Beaucage, Lemieux Inc. 1992, 19 D/441 Trib. QuĂ©.; Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. MontrĂ©al Ville de, 94T-600 et Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Ville de MontrĂ©al, [1994] 2097 78 QuĂ©bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. MontrĂ©al Ville, 2000 CSC27, [2000] 1 665, par. 76. Elle ajoutait C’est alors qu’une approche multidimensionnelle qui tient compte de l’élĂ©ment socio-politique s’avĂšre trĂšs pertinente. En mettant l’emphase sur la dignitĂ© humaine, le respect et le droit Ă  l’égalitĂ©, plutĂŽt que sur la condition biomĂ©dicale tout court, cette approche reconnaĂźt que les attitudes de la sociĂ©tĂ© et de ses membres contribuent souvent Ă  l’idĂ©e ou Ă  la perception d’un “handicap”. Ainsi, une personne peut n’avoir aucune limitation dans la vie courante sauf celles qui sont créées par le prĂ©judice et les stĂ©rĂ©otypes. » Nos soulignĂ©s 79 QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Restaurant Scampinata Inc., 1996 23 D/392 p. 6. 80 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. HĂ©tu, Longueuil, n° 505-53-000002-920, 20 octobre 1992, j. Sheehan, 92-1750, 19 D/344; Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Taxis Coop. de Trois-RiviĂšres, Trois-RiviĂšres, n° 400-02-001866-902, 7 aoĂ»t 1992, j. Chateauneuf, 92-1368; Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Vithoulkas, 1983 D/1299 QuĂ©. Prov. Ct.; Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, MontrĂ©al, 1994 IICan 3187 [1994] 847 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse France Poulin c. 9107-9194 QuĂ©bec inc., Longueuil, n° 505-53-000011-053, 21 dĂ©cembre 2005, j. Rivet, par. 29. Page 23 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question mĂȘmes fins, invoquĂ© ce motif81. Comme le faisait remarquer la juge Blondin dans l’affaire Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges82 [
] il faut penser que jusqu’ici, seul l’aveugle avait recours au chien pour l’assister mais, l’évolution peut peut-ĂȘtre ouvrir ce moyen Ă  d’autres types d’handicapĂ©s pour pallier leur handicap. La difficultĂ© de trouver une norme objective pour dĂ©terminer qui est handicapĂ© et dans quelle mesure le moyen qu’il utilise sert Ă  pallier son handicap ne peut ĂȘtre un obstacle pour porter atteinte Ă  un droit garanti par la Charte. » Ces personnes ont donc obtenu, au mĂȘme titre que les personnes non-voyantes ou handicapĂ©es visuelles, la reconnaissance de l’utilisation de leur chien d’assistance comme moyen pour pallier leur handicap. D’autres personnes handicapĂ©es ont obtenu la reconnaissance de divers moyens pour pallier le handicap, tels qu’une agente de rĂ©adaptation pour un enfant handicapĂ© dans une garderie 83, une personnesoutien » pour quelqu’un ayant des capacitĂ©s physiques limitĂ©es 84, un fauteuil roulant 85, ou encore la langue des signes quĂ©bĂ©coise 86. Les tribunaux interprĂštent non seulement de façon large le motif l’utilisation d’un moyen pour pallier un handicap », mais sont aussi d’avis qu’une personne handicapĂ©e peut utiliser plus d’un moyen pour pallier son handicap 87. D’ailleurs, le choix du moyen pour pallier son handicap lui appartient. À ce sujet, le Tribunal des droits de la personne Ă©nonçait que This right would be rendered ineffectual if the choice it involved were questioned by those who do not share, and have no interest in the handicap, but nevertheless erroneously believe they have more practical and less bothersome solutions » 88. Dans une autre affaire, il dĂ©clarait On n’a pas le droit de dire Ă  la personne non-voyante “Ton chien-guide me dĂ©range, laisse-le donc Ă  la porte et fais-toi accompagner d’un ami”. On n’a pas le droit de dire Ă  la personne en chaise roulante “Les rampes sont coĂ»teuses, fais-toi transporter Ă  travers les marches et les escaliers Ă  bout de bras”. » 89. Dans les cas oĂč le moyen utilisĂ© pour pallier au handicap est un chien, il devient toutefois essentiel de prouver que le chien a reçu un entraĂźnement particulier afin d’accompagner la personne handicapĂ©e dans 81 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse B. Lapalme c. 9096-4545 QuĂ©bec Inc., 2004-175 et Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Duchesne c. Quillorama de l’Anse Inc. et Roger Ouellet, Rimouski, 1998 IICan 41. 82 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, 1995, n° 400-05-000528-944, AZ95021229. 83 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Garderie du couvent inc., Laval, 1997, IICan 59, [1997] 1475, 1997, 30 427. 84 Brunette c. Tribunal administratif du QuĂ©bec, 2000 2664, 2000-373, REJB 1999-15970. 85 QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Restaurant Scampinata Inc., prĂ©citĂ©e, note 79; Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. HĂŽtel Villa de France, MontrĂ©al, 1998 IIJCan 43. 86 Centre de la CommunautĂ© sourde du MontrĂ©al MĂ©tropolitain Inc. c. RĂ©gie du logement, MontrĂ©al, 1996 IIJCan 19. 87 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82. 88 QuĂ©bec Human Rights Commission v. 2858029 Canada Inc., Terrebonne, 1995, CanLII 3 QC 95-2224. Le mĂȘme raisonnement a Ă©tĂ© suivi dans QuĂ©bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Charbel, 2003 CanLII 11612 QC 89 Centre de la CommunautĂ© sourde du MontrĂ©al MĂ©tropolitain Inc. c. RĂ©gie du logement, prĂ©citĂ©e, note 86, p. 7. Page 24 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question ses dĂ©placements pour attĂ©nuer certaines incapacitĂ©s ou limitations d’ordre moteur 90. Les chiens pour personne non-voyante ou dĂ©ficiente visuelle ou encore pour celles handicapĂ©es motrices ou cognitives ayant reçu un entraĂźnement auprĂšs de la Fondation Mira ont Ă©tĂ© reconnus par les tribunaux 91. D’autres entraĂźnements ont Ă©galement Ă©tĂ© reconnus par les tribunaux, tel que celui offert par une compagnie amĂ©ricaine, nommĂ©e Leader Dogs for the Blind 92. Notons qu’aucun tribunal quĂ©bĂ©cois n’a eu Ă  se prononcer sur l’entraĂźnement dispensĂ© aux chiens d’assistance pour personnes sourdes ou malentendantes Ă  Oakville, en Ontario et financĂ© par la Fondation des Lions du Canada. Les tribunaux semblent de mĂȘme accorder une importance particuliĂšre aux effets bĂ©nĂ©fiques dĂ©coulant de l’utilisation d’un chien d’assistance pour les personnes handicapĂ©es, tels que l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie et le maintien de l’équilibre psychologique, aspects que nous avons prĂ©cĂ©demment exposĂ©s. Le chien d’assistance permettrait notamment de briser l’isolement, rencontrer des amis Ă  l’extĂ©rieur de son lieu d’habitation ou mĂȘme d’augmenter le niveau de sĂ©curitĂ© 93. Les tribunaux ont Ă©galement considĂ©rĂ© l’autonomie acquise par la personne handicapĂ©e comme Ă©tant un critĂšre nĂ©cessaire Ă  la reconnaissance du moyen choisi pour pallier le handicap 94. D’autres aspects ont Ă©galement Ă©tĂ© pris en considĂ©ration, tels que la dignitĂ© de la personne handicapĂ©95 ou, dans un autre ordre d’idĂ©es, la valeur monĂ©taire du chien guide 96. Ainsi, les critĂšres, objectifs et subjectifs, retenus par les tribunaux jusqu’à prĂ©sent pour reconnaĂźtre l’utilisation d’un chien d’assistance comme Ă©tant un moyen protĂ©gĂ© par l’article 10 de la Charte quĂ©bĂ©coise sont les suivants ƒ l’entraĂźnement reçu par le chien auprĂšs d’un organisme spĂ©cialisĂ©, tel que la Fondation Mira; ƒ la valeur monĂ©taire du chien; ƒ les effets bĂ©nĂ©fiques de l’utilisation d’un chien d’assistance l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie et le maintien de l’équilibre psychologique; ƒ l’autonomie qu’acquiĂšre la personne handicapĂ©e lorsque accompagnĂ©e d’un chien d’assistance; 90 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Duchesne c. Quillorama de l’Anse Inc. et Roger Ouellet, prĂ©citĂ©e, note 81. Il a Ă©tĂ© mis en preuve que depuis les annĂ©es 1970, des chiens sont dressĂ©s pour venir en aide aux personnes handicapĂ©es ayant des limitations autres que visuelles et que depuis 1993, la Fondation Mira entraĂźne des chiens d’assistance qui reçoivent une formation spĂ©cifique pour travailler au services des personnes handicapĂ©es sur le plan physique. 91 Voir, entre autres, pour les personnes non-voyantes et handicapĂ©es visuelles Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. HĂ©tu, prĂ©citĂ©e, note 80, p. 4; Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Vithoulkas, prĂ©citĂ©e, note 80 et pour les personnes handicapĂ©es motrices ou cognitives Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Duchesne c. Quillorama de l’Anse Inc. et Roger Ouellet, prĂ©citĂ©e, note 81; Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse B. Lapalme c. 9096-4545 QuĂ©bec Inc., prĂ©citĂ©e, note 81 et Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82. 92 Human Rights Commission v. 2858029 Canada Inc., prĂ©citĂ©e, note 88. PrĂ©cisions que le chien avait toutefois Ă©tĂ© offert par le Club des Lions. 93 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82, p. 4. 94 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse B. Lapalme c. 9096-4545 QuĂ©bec Inc., prĂ©citĂ©e, note 81; Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Duchesne c. Quillorama de l’Anse Inc. et Roger Ouellet, prĂ©citĂ©e, note 81 et Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82. 95 QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Restaurant Scampinata Inc., prĂ©citĂ©e, note 79, p. 8. 96 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Vithoulkas, prĂ©citĂ©e, note 80. La valeur du chien a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e Ă  une somme s’élevant entre 8 000 $ et 10 000 $. Page 25 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question ƒ le respect de la dignitĂ© humaine de la personne handicapĂ©e. Dans l’éventualitĂ© d’un recours au tribunal par une personne sourde ou malentendante visant Ă  faire reconnaĂźtre son chien d’assistance comme moyen pour pallier son handicap, ces mĂȘmes critĂšres devraient manifestement ĂȘtre retenus pour l’examen de la situation et la prise de dĂ©cision. Les situations discriminatoires protĂ©gĂ©es par la Charte quĂ©bĂ©coise La question de la reconnaissance des chiens d’assistance pour les personnes sourdes ou malentendantes se pose avant tout dans le contexte de l’accĂšs aux lieux, notamment dans le transport en commun, ou du refus de conclure un acte juridique, deux situations prĂ©vues aux articles 12 et 15 de la Charte. L’article 12 prĂ©voit que Nul ne peut, par discrimination, refuser de conclure un acte juridique ayant pour objet des biens ou des services ordinairement offerts au public. » Tandis que l’article 15 prĂ©voit que Nul ne peut, par discrimination, empĂȘcher autrui d’avoir accĂšs aux moyens de transport ou aux lieux publics, tels les Ă©tablissements commerciaux, hĂŽtels, restaurants, théùtres, cinĂ©mas, parcs, terrains de camping et de caravaning, et d’y obtenir les biens et les services qui y sont disponibles. » Il importe toutefois de prĂ©ciser qu’une distinction s’impose entre la notion de services habituellement offerts au public » que l’on retrouve Ă  l’article 12 et l’article 15 de la Charte. Le Tribunal des droits de la personne a reconnu que l’expression lieux publics » de ce dernier article devrait recevoir une interprĂ©tation aussi large que celle Ă©noncĂ©e par la Cour suprĂȘme en lien avec la Charte canadienne compte tenu que la Charte quĂ©bĂ©coise prĂ©voit un accĂšs Ă©largi aux installations 97. La Cour suprĂȘme du Canada avait tranchĂ© que l’interdiction de la discrimination visant les services habituellement offerts au public » ne se limitait pas Ă  l’accĂšs Ă  de tels services ou installations, mais s’étendait Ă©galement Ă  la discrimination exercĂ©e une fois l’accĂšs obtenu Ă  ces derniers 98. Pour les tribunaux, il est attendu que lorsqu’une personne dĂ©cide de fournir des services et de les offrir ordinairement au public, elle ne peut dire Ă  une personne handicapĂ©e J’aimerais mieux que tu fasses appel aux services de mon compĂ©titeur. On ne peut non plus bonifier une telle attitude en tentant de dĂ©montrer que les services de notre compĂ©titeur seraient plus bĂ©nĂ©fiques pour la personne handicapĂ©e »99. Le choix de l’entreprise chez qui une personne handicapĂ©e va s’approvisionner n’appartient donc qu’à celle-ci. Relativement Ă  l’article 12 de la Charte, la Cour d’appel du QuĂ©bec statuait rĂ©cemment qu’il rĂ©fĂ©rait au concept d’acte juridique en droit civil. Elle prĂ©cisait que Such act is the manifestation of the will of a person to create or modify obligation, such as entering into a contract or making a will » 100. 97 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, prĂ©citĂ©e, note 80, p. 10. 98 UniversitĂ© de la Colombie-Britannique c. Berg, 1993 IIJCan 89 [1993] 2 353. 99 Id., p. 7. 100 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. QuĂ©bec Procureur gĂ©nĂ©ral, 2006 QCCA 1506. Page 26 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Pour sa part, le Tribunal des droits de la personne a dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© que le refus d’admettre un enfant souffrant d’un retard mental dans une garderie, accompagnĂ© d’une agente de rĂ©adaptation visuelle qui l’aurait aidĂ© Ă  pallier son handicap, contrevenait Ă  l’article 12 de la Charte 101. Par contre, la majoritĂ© des situations oĂč le motif l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap » a Ă©tĂ© invoquĂ©, concerne l’application de l’article 15 de la Charte, prohibant la discrimination dans l’accĂšs Ă  un lieu public. En effet, plusieurs dĂ©cisions portent sur le refus d’accĂšs Ă  un taxi 102, Ă  un restaurant 103, Ă  un bar 104, Ă  un hĂŽtel 105 ou encore au transport adaptĂ© 106 aux personnes non-voyantes et aux personnes handicapĂ©es motrices ou cognitives lorsqu’elles utilisent un moyen pour pallier leur handicap, tel qu’un chien guide ou un fauteuil roulant. Il est probable que les personnes sourdes ou malentendantes soient confrontĂ©es aux mĂȘmes situations discriminatoires, notamment dans l’accĂšs aux services et lieux publics, dont le transport en commun. De plus, elles pourraient ĂȘtre confrontĂ©es Ă  une autre situation discriminatoire prohibĂ©e dans la Charte, soit lorsqu’un acte juridique contient une clause comportant discrimination, tel que prĂ©vu Ă  l’article 13 de la Charte quĂ©bĂ©coise Nul ne peut, dans un acte juridique, stipuler une clause comportant discrimination. Une telle clause est sans effet. » Par exemple, une clause d’un bail d’habitation interdisant la prĂ©sence de tout animal, excluant ainsi les chiens d’assistance, pourrait ĂȘtre discriminatoire si elle Ă©tait imposĂ©e Ă  une personne handicapĂ©e possĂ©dant un tel animal. L’accommodement raisonnable des personnes malentendantes utilisant un chien d’assistance En droit canadien et quĂ©bĂ©cois, l’obligation d’accommoder est reconnue comme Ă©tant une consĂ©quence naturelle de l’exercice du droit Ă  l’égalitĂ© 107. L’interdiction de discriminer vise non seulement la discrimination directe fondĂ©e sur un motif discriminatoire, tel que l’utilisation d’un moyen pour pallier le handicap, mais aussi la discrimination indirecte ou celle liĂ©e Ă  un effet prĂ©judiciable. Les tribunaux 101 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Garderie du couvent inc., prĂ©citĂ©e, note 83. 102 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. HĂ©tu, prĂ©citĂ©e, note 80; QuĂ©bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Charbel, prĂ©citĂ©e, note 88. 103 QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Restaurant Scampinata Inc., prĂ©citĂ©e, note 79; QuĂ©bec Human Rights Commission c. 2858029 Canada Inc., prĂ©citĂ©e, note 88; Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Linda Bolduc et Ève Line Lacoste Laporte c. Restaurant Bangkok, 2005 IIJCan 46278 QC Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse France Poulin c. 9107-9194 QuĂ©bec inc., prĂ©citĂ©e, note 80; Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse B. Lapalme c. 9096-4545 QuĂ©bec Inc., prĂ©citĂ©e, note 81 et Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Vithoulkas, prĂ©citĂ©e, note 80. 104 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, prĂ©citĂ©e, note 80. 105 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. HĂŽtel Villa de France, prĂ©citĂ©e, note 85. 106 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82. 107 Dans l’arrĂȘt Andrews c. Law Society of Upper Canada, 1989 IIJCan 2 [1989] 1 premier arrĂȘt de principe sur les droits constitutionnels Ă  l’égalitĂ©, les juges ont dĂ©clarĂ© que le respect des diffĂ©rences, qui est l'essence d'une vĂ©ritable Ă©galitĂ©, exige souvent que des distinctions soient faites ». Voir Ă©galement Commission ontarienne des droits de la personne c. Simpsons-Sears Ltd., 1985 IIJCan 18 [1985] 2 536 143, 169 j. McIntyre. Page 27 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question n’établissent plus de distinction entre la discrimination directe et indirecte en ce qui a trait aux moyens de dĂ©fense permettant de prouver le caractĂšre dĂ©raisonnable d’un accommodement 108. À l’origine, l’obligation d’accommodement concernait surtout le milieu de travail, mais progressivement son application s’est Ă©tendue Ă  d’autres domaines, notamment aux rĂšgles de fonctionnement des institutions qui fournissent des biens et des services au public 109. Dans l’affaire Restaurant Scampinata le Tribunal des droits de la personne s’est prĂ©cisĂ©ment prononcĂ© sur l’obligation d’accommodement des personnes handicapĂ©es Ă  qui l’accĂšs aux biens et aux services offerts dans un restaurant avait Ă©tĂ© refusĂ©. Il s’exprimait ainsi [
] l’obligation d’accommodement raisonnable qui incombe au restaurateur consistera souvent Ă  l’élimination de diverses barriĂšres physiques et/ou organisationnelles et ce, sans que cela n’entraĂźne des coĂ»ts excessifs ou que cela ne change la nature de son entreprise. » 111. Il faisait de mĂȘme remarquer qu’il existe aussi des barriĂšres psychologiques qui empĂȘchent les personnes handicapĂ©es d’avoir accĂšs Ă  des services puisqu’elles ne se sentent pas les bienvenues dans certains lieux. D’ailleurs, comme l’indiquait la Cour d’appel dans Corporation Saint-Sylvestre la Charte impose, en certaines circonstances Ă  ces organismes publics [une municipalitĂ© en l’espĂšce] comme Ă  d’autres, l’obligation d’adapter des aspects divers de leur organisation et de leur mode de fonctionnement Ă  la prĂ©sence de victimes de handicaps divers, de façon Ă  en allĂ©ger les consĂ©quences et Ă  faciliter leur vie et leurs activitĂ©s » 112. Ainsi, une fois que le plaignant a prouvĂ© la discrimination, c’est-Ă -dire qu’il a dĂ©montrĂ© avoir Ă©tĂ© exclu ou avoir reçu un traitement diffĂ©rentiel en raison du moyen utilisĂ© pour pallier son handicap, il appartient au dĂ©fendeur de faire la preuve qu’il a fait ce qui Ă©tait nĂ©cessaire pour accommoder le plaignant. En d’autres mots, il devra prouver qu’il a pris tous les moyens normaux et raisonnables Ă  sa disposition pour pallier Ă  son propre problĂšme et pour se conformer aux exigences de la loi 113. Selon les rĂšgles Ă©tablies dans l’arrĂȘt Renaud, les mesures d’accommodement doivent ĂȘtre raisonnables et ne pas imposer de contrainte excessive 114. Dans le domaine de la fourniture de services, les facteurs Ă  considĂ©rer pour dĂ©terminer s’il y a une contrainte excessive » diffĂšrent du domaine de l’emploi et varient selon le motif de discrimination allĂ©guĂ© 115. Jusqu’à ce jour, peu de dĂ©cisions ont dĂ©fini l’application de cette notion dans le secteur des services offerts au public. Il semble toutefois que les critĂšres retenus 108 Colombie-Britannique Public Service Employee Relations Commission c. BCGSEU, [1999] 3 3. 109 Alder c. Ontario, [1996] 3 609, 658-659. 110 QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Restaurant Scampinata Inc., prĂ©citĂ©e, note 79. 111 Id., p. 7. Le mĂȘme raisonnement a Ă©tĂ© suivi dans Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. HĂŽtel Villa de France, prĂ©citĂ©e, note 85. 112 RĂ©jean Morel c. Corporation de Saint-Sylvestre, 1987 n° 200-09-000186-855, [1987] 391, 393. 113 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. HĂ©tu, prĂ©citĂ©e, note 80, p. 4 et QuĂ©bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Charbel, prĂ©citĂ©e, note 88, par. 21. 114 Central Okanagan School District No. 23 c. Renaud, 1992 IIJCan 81 [1992] 2 970. Voir Ă©galement Commission ontarienne des droits de la personne c. Simpsons-Sears Ltd, prĂ©citĂ©, note 107 et Colombie-Britannique Superintendent of Motor Vehicles c. Colombie-Britannique Council of Human Rights, [1999] 881, par 20, REJB 1999-15531. 115 Christian BRUNELLE, Les droits et libertĂ©s dans le contexte civil », dans Collection de droit, Barreau du QuĂ©bec, vol. 7, Droit public et administratif, Cowansville, Éditions Yvon Blais, 2004-2005, p. 66-67. Page 28 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question ont trait Ă  la sĂ©curitĂ© des usagers ou au manque de collaboration du plaignant 116, la spĂ©cificitĂ© du secteur des services, la nature de la clientĂšle » 117, le cadre d’organisation des services et la disponibilitĂ© des ressources 118. Le coĂ»t financier de l’accommodement demandĂ© peut, selon les circonstances, ĂȘtre un critĂšre Ă  apprĂ©cier. À ce sujet, prĂ©cisons que les tribunaux ont jugĂ© qu’il n’appartient pas aux personnes handicapĂ©es d’assumer seules tous les coĂ»ts et toutes les consĂ©quences de l’utilisation de moyens pour pallier un handicap 119. Bien que les facteurs d’évaluation de la notion de contrainte excessive » soient distincts selon le domaine d’application, il demeure qu’elle doit Ă©quivaloir Ă  une impossibilitĂ© ou Ă  un risque grave 120. La prĂ©fĂ©rence de la clientĂšle 121 ou la crainte de crĂ©er un prĂ©cĂ©dent n’a toutefois pas Ă©tĂ© retenue comme Ă©tant des facteurs Ă  considĂ©rer pour Ă©valuer le caractĂšre excessif de la contrainte lors d’une demande d’accommodement 122. Dans l’affaire Corporation Intermunicipale de Transport des Forges 123, cette derniĂšre, la dĂ©fenderesse, allĂ©guait qu’elle craignait d’autres demandes du mĂȘme genre de la part de personnes n’ayant pas de handicap et voulant ĂȘtre accompagnĂ©es de leur animal si elle l’accordait Ă  la demanderesse. Le juge a Ă©cartĂ© cet argument et a dĂ©clarĂ© Quant Ă  l’argument fondĂ© sur le prĂ©cĂ©dent, il faut penser que jusqu’ici, seul l’aveugle avait recours au chien pour l’assister mais, l’évolution peut peut-ĂȘtre ouvrir ce moyen Ă  d’autres types d’handicapĂ©s pour palier le handicap ». Des dĂ©cisions nous permettent de mieux cerner ce que constitue une contrainte excessive. Dans Bar la Divergence, le juge a tranchĂ© que la prĂ©sence occasionnelle d’un chien guide dans le bar ne posait pas de risque excessif par rapport Ă  la sĂ©curitĂ© de l’animal et Ă  la clientĂšle de l’établissement 124. La dĂ©cision du juge aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© diffĂ©rente si la clientĂšle avait Ă©tĂ© vulnĂ©rable, telle que des personnes malades hĂ©bergĂ©es dans un centre hospitalier ou de soins de longue durĂ©e. Dans une autre affaire, le tribunal a conclu qu’il appartenait au chauffeur de taxi, qui avait refusĂ© de laisser monter dans sa voiture une personne handicapĂ©e visuelle accompagnĂ©e d’un chien guide, de pren- 116 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Repentigny Ville de, REJB 2003-36893 117 Pierre BOSSET, Limites de l’accommodement le droit a-t-il tout dit? », 2007 8 3 Éthique publique. 118 Concernant les services de santĂ© et les services sociaux, l’art. 13 de la Loi sur les services de santĂ© et les services sociaux prĂ©voit que Le droit aux services de santĂ© et aux services sociaux [s’exerce] en tenant compte des dispositions lĂ©gislatives et rĂ©glementaires relatives Ă  l’organisation et au fonctionnement de l’établissement ainsi que des ressources humaines, matĂ©rielles et financiĂšres dont il dispose ». Mais voir aussi l’art. 100 de la mĂȘme loi Les Ă©tablissements ont pour fonction d’assurer la prestation de services de santĂ© et de services sociaux de qualitĂ©, qui soient continus, accessibles, sĂ©curitaires et respectueux des droits des personnes et de leurs besoins spirituels [
]. À cette fin, ils doivent gĂ©rer avec efficacitĂ© et efficience leurs ressources humaines, matĂ©rielles, informationnelles, technologiques et financiĂšres ». À ce sujet voir Pierre BOSSET, Les fondements juridiques et l’évolution de l’obligation d’accommodement raisonnable », Introduction gĂ©nĂ©rale de l’ouvrage Les accommodements raisonnables quoi, comment, jusqu’oĂč ? Des outils pour tous, Éditions Yvon Blais Publication prĂ©vue 2007, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Cat. 119 Centre de la CommunautĂ© sourde du MontrĂ©al MĂ©tropolitain Inc. c. RĂ©gie du logement, prĂ©citĂ©e, note 86, p. 7. 120 Colombie-Britannique Superintendent of Motor Vehicles c. Colombie-Britannique Council of Human Rights, prĂ©citĂ©e, note 114. 121 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. 2632-1661QuĂ©bec Inc., 1998 31 D/481 1997 CanLII 43 QC 122 Christian BRUNELLE, Discrimination et obligation d’accommodement raisonnable en milieu de travail syndiquĂ©, Cowansville, Éditions Yvon Blais, 2001, p. 248-252. 123 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82. 124 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, prĂ©citĂ©e, note 80, p. 11. Page 29 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question dre les moyens normaux et raisonnables pour contrer son problĂšme de phobie Ă  l’égard des chiens 125. La phobie que peut avoir une personne Ă  l’égard des chiens, mĂȘme si dĂ©montrĂ©e, ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant une contrainte excessive pour le dĂ©fendeur. La preuve d’une allergie aux animaux pour un chauffeur de taxi est un motif de refus valable de laisser monter un chien dans sa voiture si son permis contient une exemption en cas d’allergie 126. Dans tout autre lieu, oĂč des services sont offerts au public, le dĂ©fendeur devra faire la preuve qu’il a pris les moyens normaux et raisonnables pour contrer son problĂšme de santĂ© 127. Les allergies aux animaux ne pourraient donc pas constituer une contrainte excessive pour celui qui offre des services au public. Dans une affaire portant sur un refus de transporter une personne se dĂ©plaçant en fauteuil roulant accompagnĂ©e d’un chien d’assistance dans un transport public adaptĂ©, les arguments de la corporation de transport voulant que la prĂ©sence d’animaux dans les autobus peut entraĂźner des problĂšmes de sĂ©curitĂ© des usagers en ce que les chiens de grande taille peuvent constituer un obstacle pour les personne ou la circulation des fauteuils roulants ou encore, des rĂ©actions allergiques d’usagers et constituer un surcroĂźt de travail pour les surveillants ou pour les chauffeurs, ont Ă©tĂ© rejetĂ©s 128. Selon le juge, il incombe au transporteur d’organiser son transport en consĂ©quence. Il serait ainsi difficile pour un dĂ©fendeur de prĂ©tendre qu’un chien d’assistance reprĂ©sente un danger pour les autres clients ou mĂȘme pour le chien lui-mĂȘme, si celui-ci a Ă©tĂ© dressĂ© par un organisme spĂ©cialisĂ©129. De mĂȘme en est-il pour les arguments reliĂ©s au fait que le chien peut constituer un obstacle ou un encombrement dans un Ă©tablissement 130. Dans un autre ordre d’idĂ©es, notons que le fait pour un propriĂ©taire des lieux d’accommoder une personne handicapĂ©e est sans consĂ©quence sur son refus d’admettre des animaux domestiques de compagnie. La jurisprudence du Tribunal des droits de la personne est constante sur cette question 131. Le propriĂ©taire ne pourrait faire valoir qu’il est impossible d’accommoder la personne handicapĂ©e au motif que sa police d’assurance ne permet pas la prĂ©sence d’animaux dans son Ă©tablissement puisque l’article 13 de la Charte prĂ©voit la nullitĂ© des actes juridiques qui, de maniĂšre directe ou indirecte, comporte discrimination 132. 125 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. HĂ©tu, prĂ©citĂ©e, note 80. 126 RĂšglement sur le transport privĂ© par taxi, Ville de MontrĂ©al, prĂ©citĂ© note 39, art. 116. 127 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. HĂ©tu, prĂ©citĂ©e, note 80 et QuĂ©bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. Charbel, prĂ©citĂ©e, note 88. 128 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82. 129 Louise Pilon c. Corporation Intermunicipale de Transport des Forges, prĂ©citĂ©e, note 82, p. 5. 130 Id. 131 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse B. Lapalme c. 9096-4545 QuĂ©bec Inc., prĂ©citĂ©e, note 81; Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Allard c. Roi du dollar et plus, 2003-684 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, prĂ©citĂ©e, note 80; QuĂ©bec Human Rights Commission c. 2858029 Canada Inc., prĂ©citĂ©e, note 86 et Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Linda Bolduc et Ève Line Lacoste Laporte c. Restaurant Bangkok, prĂ©citĂ©e, note 103. 132 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, prĂ©citĂ©e, note 80, p. 11. Page 30 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Le propriĂ©taire ne pourrait non plus justifier son refus d’accommoder une personne handicapĂ©e sur la seule base que des incidents impliquant une personne prĂ©sentant des caractĂ©ristiques semblables Ă  celle de la personne rĂ©clamant un accommodement ont dĂ©jĂ  eu lieu dans une autre situation 133. De son cĂŽtĂ©, la victime ne peut s’attendre Ă  une solution parfaite et doit plutĂŽt faciliter la recherche d’un compromis raisonnable 134. De plus, la Cour d’appel a limitĂ© la portĂ©e du choix du moyen utilisĂ© pour pallier le handicap Ă  un moyen qui dans la mesure du possible ne lĂšse pas les droits d’autrui 135. Pour le Tribunal des droits de la personne, il est clair que l’accommodement raisonnable des personnes non-voyantes ou dĂ©ficiente visuelle ne peut consister en autre chose que de leur permettre d’avoir accĂšs aux lieux publics avec leur chien guide et de les avoir en tout temps Ă  leurs cĂŽtĂ©s 136. Il ne doit jamais y avoir de sĂ©paration du chien et de la personne handicapĂ©e 137. Ce raisonnement a Ă©galement Ă©tĂ© appliquĂ© Ă  une personne souffrant de la maladie d’ataxie de Friedreich qui utilisait un chien d’assistance et Ă  qui on avait refusĂ© l’accĂšs Ă  un restaurant 138. À notre avis, ce mĂȘme raisonnement devrait s’appliquer aux personnes sourdes ou malentendantes utilisant un chien d’assistance. En effet, Ă  l’instar des personnes non-voyantes ou atteintes d’une dĂ©ficience motrice ou cognitive, leur chien leur permet de se dĂ©placer en toute sĂ©curitĂ©, elles ne devraient donc pas en ĂȘtre sĂ©parĂ©es si tel est leur dĂ©sir. De plus, la rĂšgle voulant que ce soit Ă  la personne handicapĂ©e qu’appartient le choix du moyen pour pallier son handicap doit aussi s’appliquer aux personnes sourdes ou malentendantes utilisant un chien d’assistance. Selon nous, un transporteur ne pourrait interdire l’accĂšs d’une personne handicapĂ©e Ă  un moyen de transport au motif qu’il existe des moyens moins contraignants pour pallier son handicap, tel que le port d’une prothĂšse auditive. En effet, si la personne sourde ou malentendante juge que l’utilisation de son chien est le meilleur moyen pour se dĂ©placer dans les transports publics, un transporteur ne saurait lui dire qu’il existe d’autres moyens qui, Ă  son avis, conviennent davantage. Il ne pourrait non plus prĂ©tendre que le chien d’assistance constitue un danger pour les autres utilisateurs ou clients si le chien a reçu un entraĂźnement auprĂšs d’un organisme spĂ©cialisĂ©, tel que l’école de formation des chiens financĂ©e par la Fondation des Lions du Canada, Ă  Oakville. Par consĂ©quent, nous croyons que le refus d’accĂšs Ă  une personne handicapĂ©e accompagnĂ©e d’un chien d’assistance dans un lieu offrant des services au public, tel les transports en commun, serait discriminatoire, Ă  moins que le fait d’autoriser l’accĂšs impose une contrainte excessive ou dĂ©raisonnable pour l’entreprise ou l’organisme ou encore lĂ©sant les droits d’autrui. Il deviendra alors nĂ©cessaire que le Tribunal apprĂ©cie les circonstances de chaque cas afin de dĂ©terminer si, lors d’un Ă©vĂ©nement particulier, il est probable que le propriĂ©taire des lieux n’ait pas traitĂ© une personne handicapĂ©e en toute Ă©galitĂ©, en ne lui donnant pas l’accĂšs Ă  ses services. Il n’a toutefois pas Ă  considĂ©rer si Ă  certains moments, lors d’un autre Ă©vĂ©nement particulier, le propriĂ©taire n’a pas agi de façon discriminatoire envers d’autres personnes handicapĂ©es 139. 133 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c. HĂŽtel Villa de France, prĂ©citĂ©, note 85 134 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec H. Jacques c. Bar La Divergence, prĂ©citĂ©, note 80, p. 5. 135 RĂ©jean Morel c. Corporation de Saint-Sylvestre, prĂ©citĂ©e, note 112. 136 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse France Poulin c. 9107-9194 QuĂ©bec inc., prĂ©citĂ©e, note 80. 137 Commission des droits de la personne du QuĂ©bec c. Vithoulkas, prĂ©citĂ©e, note 80. 138 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse B. Lapalme c. 9096-4545 QuĂ©bec Inc., prĂ©citĂ©e, note 81. 139 QuĂ©bec Commission des droits de la personne c. Restaurant Scampinata Inc., prĂ©citĂ©e, note 79, p. 7. Page 31 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question La reconnaissance juridique au Canada Quatre provinces canadiennes, soit l’Alberta, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et l’Ontario, se sont dotĂ©es d’une loi qui protĂšge spĂ©cifiquement les droits des personnes non-voyantes 140, notamment leurs droits d’accĂšs dans les lieux publics et le logement. Or, seule l’Alberta a Ă©largi l’application de sa loi aux personnes sourdes. En 2000, le Blind Persons’ Rights Act a Ă©tĂ© amendĂ© afin d’y inclure une dĂ©finition de personne sourde » 141 et d’ajouter que celle-ci peut ĂȘtre accompagnĂ©e par un hearing dogs 142. Le chien doit toutefois avoir reçu un entraĂźnement dans une Ă©cole membre de l’International Guide Dog Federation143. La Nouvelle-Écosse reconnaĂźt explicitement les chiens d’assistance pour les personnes sourdes dans sa lĂ©gislation portant sur les droits de la personne, soit le Human Rights Act 144. Cependant, d’autres lĂ©gislations canadiennes sur les droits de la personne, telles que la Loi sur les droits de la personne du Nouveau-Brunswick 145, le Human Rights Code 146 de l’Île-du-Prince-Édouard, la Loi sur les droits de la personne du Yukon 147, le Code des droits de la personne de Terre-Neuve 148 et le Code des droits de la personne du Manitoba 149, sont plus restrictives, elles ne font rĂ©fĂ©rence qu’au chien guide pour personne non-voyante ou handicapĂ©e visuelle dans la dĂ©finition d’incapacitĂ©, qui est un motif discriminatoire. Le Saskatchewan Human Rights Code est toutefois moins restrictif puisqu’il Ă©tend la portĂ©e de la protection au physical reliance on a service animal, wheelchair or other remedial appliance or device » 150. Tel est aussi le cas du Human Rights, Citizenship and Multiculturalism Act d’Alberta qui interdit de 140 Blind Persons’ Rights Amendment Act, 2000, c. 7 Supp Alberta; Blind Persons’ Act, c. 40, Nouvelle-Écosse; Blind Persons’ Rights Act, 1990, c. B-4 Terre-Neuve et Blind Persons’ Rights Act, 1990, c. Ontario. 141 Art. 3 du Blind Persons’ Rights Amendment Act, prĂ©citĂ©, note 140 “deaf person” means a person whose hearing is impaired to a degree that the person would benefit from a hearing dog and who is certified as a deaf person for the purposes of this Act by the authority nominated for the purpose by the regulations. » 142 Art. 5 du Blind Persons’ Rights Amendment Act, prĂ©citĂ©, note 140. 143 Guide Dogs Qualifications Regulations, Alta. Reg. 108/1979, art. 1. 144 Human Rights Act, 1989, c. 214, art. 3 l iii “physical disability or mental disability” means an actual or perceived. [
] iii physical disability, infirmity, malformation or disfigurement, including, but not limited to, epilepsy and any degree of paralysis, amputation, lack of physical co-ordination, deafness, hardness of hearing or hearing impediment, blindness or visual impediment, speech impairment or impediment or reliance on a hearing-ear dog, a guide dog, a wheelchair or a remedial appliance or device. » Nos soulignĂ©s 145 Loi sur les droits de la personne, 1985, c. 30, art. 2. 146 Human Rights Code, c. H-12, art. 11 l. 147 Loi sur les droits de la personne, 2002, c. 116, art. 37. 148 Code des droits de la personne, 1990, c. H-14, Art. 2 l. 149 Code des droits de la personne, c. H175. Le terme chien guide est dĂ©fini dans la loi comme Ă©tant un chien qui sert de guide de malvoyant et qui a Ă©tĂ© dressĂ© Ă  cette fin. PrĂ©cisons toutefois que le Code reconnaĂźt l’utilisation d’autres animaux. 150 Saskatchewan Human Rights Code, c. art. 2 1 Page 32 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question discriminer Ă  l’encontre d’une personne ayant un handicap physique dans les situations oĂč il y a physical reliance on a guide dog, wheelchair or other remedial appliance or device » 151. Pour sa part, le Guide Animal Act de Colombie-Britannique reconnaĂźt les chiens guides et les autres animaux d’assistance if the animal is used by a person with a disability to avoid hazards or to otherwise compensate for a disability »152. Or, le Guide Animal Regulation, prĂ©voit qu’un certificat ne sera Ă©mis qu’aux chiens guides ayant suivi une formation pour personne non-voyante sans toutefois faire mention des personnes sourdes ou malentendantes 153. Ainsi, il ressort de l’analyse de la lĂ©gislation des autres provinces relativement Ă  la reconnaissance des chiens d’assistance pour les personnes sourdes ou malentendantes que deux d’entre elles, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse, accordent une protection spĂ©cifique aux personnes sourdes ou malentendantes utilisant un chien d’assistance. De plus, la Saskatchewan accorde une protection au service animal, ce qui pourrait comprendre un chien d’assistance pour ces personnes. Bien que ces provinces puissent ĂȘtre perçues comme Ă©tant des prĂ©curseurs au Canada du fait qu’elles reconnaissent l’utilisation des chiens d’assistance par les personnes sourdes ou malentendantes, leur lĂ©gislation suit la tendance qui se dessine actuellement en Europe et aux États-Unis. Nous l’avons vu, certains pays accordent une plus grande protection aux personnes sourdes et malentendantes dans l’accĂšs aux lieux publics. CONCLUSION La dĂ©ficience auditive ou la surditĂ© est une atteinte invisible qui affecte de nombreuses personnes et ce, de façon variable. Son ampleur et ses consĂ©quences sont difficiles Ă  apprĂ©cier avec prĂ©cision Ă©tant donnĂ© notamment la dimension multiforme que revĂȘt ce type de handicap pour chaque personne qui en est affectĂ©e. L’efficacitĂ© des solutions et des aides disponibles reste partielle, malgrĂ© une diversitĂ© de moyens visant l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie de ces personnes. De plus, avec le vieillissement des sociĂ©tĂ©s occidentales, comme le QuĂ©bec et le Canada, la dĂ©ficience auditive et les incapacitĂ©s qui en rĂ©sultent, phĂ©nomĂšne appelĂ© Ă  s’étendre, requiĂšrent des solutions appropriĂ©es pour faciliter la circulation dans les lieux publics. L’attĂ©nuation des entraves discriminatoires dans l’accĂšs au transport pour les personnes handicapĂ©es accompagnĂ©es d’un animal d’assistance peut constituer un moyen parmi d’autres. Certes des aides ou adaptations techniques offertes par les organismes aux personnes atteintes d’une dĂ©ficience auditive permettent Ă  l’heure actuelle de rĂ©duire les obstacles surtout dans le cadre des activitĂ©s Ă  la maison ou au travail. Le chien d’aide ou d’assistance, susceptible d’offrir des bĂ©nĂ©fices significatifs en accompagnant la personne sourde ou malentendante dans ses dĂ©placements, apparaĂźt comme un moyen additionnel diffĂ©rent. Le recours au chien d’aide formĂ© et suivi en consĂ©quence permet de remĂ©dier Ă  l’incapacitĂ© ou au handicap. Actuellement, les services offerts par la Fondation des Lions du Canada peuvent rĂ©pondre en partie aux besoins d’acquĂ©rir un animal formĂ© spĂ©cifiquement pour l’accompagnement de la personne sourde ou dĂ©ficiente auditive pour les personnes anglophones. Cependant, un problĂšme supplĂ©mentaire peut se poser pour les personnes sourdes francophones, en ce que la formation est offerte en anglais. Par ailleurs, le processus de formation, d’acquisition et de suivi de l’animal dont l’évaluation, aprĂšs quelques annĂ©es, du maintien du statut de chien d’assistance aurait avantage Ă  ĂȘtre mieux encadrĂ© et reconnu du dĂ©but Ă  la fin par les autoritĂ©s compĂ©tentes et des pouvoirs publics du QuĂ©bec. Dans ce contexte, il faudrait Ă©galement s’assurer que la carte d’identification de l’animal certifiant sa formation, soit Ă  tout le moins, rĂ©digĂ©e en français. Cette disposition attĂ©nuerait une 151 Human Rights, Citizenship and Multiculturalism Act, 2000, c. H-14, art. 44 1 l. 152 Guide Animal Act, 1996 c. 177. 153 Guide Animal Regulation, Reg. 664/74, art. 1. Page 33 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question premiĂšre barriĂšre dans l’accĂšs au transport lors de la prĂ©sentation de la carte par la personne dĂ©ficiente auditive. Enfin, un travail d’identification de mĂ©canismes de reconnaissance du chien d’assistance devrait ĂȘtre effectuĂ© pour les personnes dĂ©ficientes auditives ou sourdes dĂ©sirant pallier leur handicap avec ce moyen. Les expĂ©riences des pays Ă©trangers, ainsi que du Canada, dĂ©crites ici, peuvent ĂȘtre source d’inspiration vers une plus grande reconnaissance du chien d’assistance comme moyen de pallier le handicap auditif. Ces expĂ©riences montrent qu’il existe dĂ©jĂ  des rĂšgles et des pratiques en vigueur, appelĂ©es Ă  se dĂ©velopper davantage afin de faciliter l’accĂšs au transport non seulement des personnes ayant une dĂ©ficience auditive accompagnĂ©es d’un chien d’assistance mais Ă©galement, dans une population vieillissante, des personnes ayant une dĂ©ficience. Certaines provinces canadiennes, soit l’Alberta et la Nouvelle-Écosse, ont dĂ©jĂ  emboĂźtĂ© le pas aux pays europĂ©ens en accordant une protection spĂ©cifique aux personnes sourdes ou malentendantes utilisant un chien d’assistance. Selon nous, l’évolution des motifs handicap » et l’utilisation d’un moyen pour pallier le handicap » prĂ©vus Ă  l’article 10 de la Charte quĂ©bĂ©coise, ainsi que la reconnaissance juridique accordĂ©e par les tribunaux aux chiens guides pour personnes non-voyantes et chiens d’assistance pour les personnes handicapĂ©es motrices ou neurologiques, permettrait Ă©galement la reconnaissance des chiens d’assistance pour les personnes sourdes ou dĂ©ficientes auditives comme moyen de pallier le handicap. Ÿ La recevabilitĂ© et le traitement des plaintes Ă  la Commission en cas de discrimination Actuellement, la Commission reçoit les plaintes de personnes sourdes ou malentendantes allĂ©guant avoir Ă©tĂ© victimes de discrimination en raison de l’utilisation de leur chien d’assistance, dans l’accĂšs Ă  un lieu public de la Charte ou encore lors de la conclusion d’un acte juridique art. 12 de la Charte. Ainsi, nous considĂ©rons que dans ces cas l’enquĂȘte doit permettre de recueillir, entre autres, les Ă©lĂ©ments factuels suivants ƒ description de la dĂ©ficience et des incapacitĂ©s de la personne diagnostic et ses manifestations; ƒ tous les faits entourant l’acte reprochĂ© et les obstacles rencontrĂ©s par exemple, si refus d’accĂšs dans un transport en commun qui a interdit l’accĂšs, les raisons fournies, les lieux, le moment, les tĂ©moins, etc.; ƒ l’entraĂźnement reçu par le chien le nom et le lieu du centre ou organisme, la durĂ©e de la formation et la certification obtenue; ƒ la prĂ©sence du signe par exemple, le dossard et la carte d’identification certifiant que cet animal a reçu la formation requise d’un organisme certifiĂ©; ƒ la valeur monĂ©taire du chien coĂ»t d’achat, d’entraĂźnement et d’entretien; ƒ les effets bĂ©nĂ©fiques de l’utilisation d’un chien d’assistance pour le plaignant amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie, dĂ©placements sĂ©curitaires, maintien de l’équilibre psychologique; ƒ l’autonomie acquise par le plaignant grĂące Ă  son chien d’assistance travail Ă  l’extĂ©rieur, rencontre des amis, etc.; ƒ le prĂ©judice subi par le plaignant du fait de l’acte reprochĂ© refus d’accĂšs au transport ou de conclure un acte juridique. De plus, l’enquĂȘte doit permettre de dĂ©terminer si un accommodement raisonnable a Ă©tĂ© offert Ă  la personne sourde ou dĂ©ficiente auditive en cas de refus d’accĂšs Ă  des lieux oĂč des services publics sont offerts. Si tel est le cas, toutes les informations pertinentes en lien avec la mesure proposĂ©e doivent ĂȘtre recueillies. Page 34 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question Au terme de l’enquĂȘte, si la Commission juge qu’il y a eu discrimination et qu’aucun rĂšglement entre les parties n’est intervenu, la Commission pourra, au nom du plaignant, s’adresser au Tribunal des droits de la personne du QuĂ©bec pour faire reconnaĂźtre les droits de celui-ci. Ÿ La reconnaissance du chien d’assistance pour personnes atteintes d’une dĂ©ficience auditive comme moyen de pallier le handicap Au-delĂ  des recours judiciaires, l’utilisation d’un chien d’assistance pour personnes sourdes ou malentendantes, spĂ©cialement formĂ© Ă  cet effet, doit recevoir une meilleure reconnaissance comme moyen de pallier un handicap auditif, et ce afin de faciliter la circulation dans les lieux publics et l’utilisation des moyens de transports offerts au public. La mise en Ɠuvre de ce moyen implique qu’il y ait une sensibilisation trĂšs large assurant que tous et chacun aient connaissance de l’existence de ce moyen. Sa reconnaissance requiert des ressources appropriĂ©es pour les organismes qui interviennent en faveur des personnes handicapĂ©es. De plus, si une aide financiĂšre publique de la part du MSSS est consentie aux personnes handicapĂ©es visuelles et handicapĂ©es motrices utilisant un animal aidant, il devrait en ĂȘtre de mĂȘme pour les personnes handicapĂ©es auditives pour l’acquisition et l’entretien de leur animal d’assistance. Ainsi, une fois ce moyen connu et reconnu, les divers milieux, notamment les propriĂ©taires de lieux, se sentiraient plus responsables et respectueux de ce moyen, ou du moins, ne pourraient invoquer la mĂ©connaissance de celui-ci. Dans ce contexte, le rĂŽle de la Commission peut notamment consister, par le truchement de sa fonction Ă©ducation, coopĂ©ration et communication, Ă  faire connaĂźtre les services existants en mettant en contact les diffĂ©rents intervenants prĂ©occupĂ©s par l’avancĂ©e de solutions facilitant l’accĂšs aux lieux et au transport des personnes sourdes ou dĂ©ficientes auditives. Par ailleurs, plusieurs initiatives tangibles peuvent ĂȘtre entreprises par les instances responsables des transports public et privĂ© afin d’amĂ©liorer la circulation et l’accĂšs aux lieux et aux transports des personnes ayant une dĂ©ficience auditive accompagnĂ©es d’un chien d’assistance. Dans ce sens, nous recommandons aux sociĂ©tĂ©s de transport du QuĂ©bec les moyens suivants ƒ renforcer la sensibilisation du personnel dans le domaine des transports publics aux besoins des voyageurs ayant une dĂ©ficience devant circuler avec chien d’assistance en vue d’amĂ©liorer la coopĂ©ration avec ces personnes; ƒ dĂ©velopper un programme d’information voire mĂȘme, dans certains cas, de formation pour ces personnes; ƒ amĂ©liorer la signalisation pour faciliter l’accĂšs et les dĂ©placements dans les moyens de transports aux personnes accompagnĂ©es d’un chien guide ou d’un chien d’assistance; ƒ prĂ©ciser les rĂšgles de circulation de l’animal aidant dans les transports publics par exemple, annoncer l’accueil de l’animal aidant sans frais additionnels. Il faut souligner qu’alors que la Commission Ă©tait sur le point d’adopter le prĂ©sent avis, elle signait, au terme d’une enquĂȘte, une importante entente hors cour avec la SociĂ©tĂ© de transport de la Ville de MontrĂ©al STM portant sur l’accĂšs aux chiens guides ou d’assistance, notamment ceux utilisĂ©s par les personnes dĂ©ficientes auditives ou sourdes, dans le mĂ©tro et les autobus de la Ville de MontrĂ©al. ConcrĂštement, la STM s’engage, dans les prochains mois, en collaboration avec la Commission, Ă  modifier son RĂšglement concernant les normes de sĂ©curitĂ© et de comportement et des personnes dans le matĂ©riel roulant et les immeubles exploitĂ©s par ou pour la STM, de maniĂšre Ă  ce qu’il soit reconnu positivement le droit Ă  toutes personnes qui utilisent un chien guide ou d’assistance pour pallier son handicap d’avoir accĂšs Ă  ses vĂ©hicules et immeubles. Par ailleurs, elle s’engage Ă  ajouter un volet portant sur le droit d’accĂšs sans discrimination Ă  ses immeubles et vĂ©hicules Ă  ces mĂȘmes personnes Ă  son programme de formation destinĂ© aux candidats chauffeur, changeur et agent de surveillance. Au surplus, la STM s’engage Ă  mener une campagne d’information et de sensibilisation destinĂ©e Ă  l’ensemble de ses employĂ©s et gestionnaires opĂ©rationnels portant sur les droits des personnes handicapĂ©es utilisant un chien guide ou d’assistance Page 35 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question comme moyen pour pallier le handicap d’accĂ©der sans discrimination Ă  ses immeubles et Ă  ses vĂ©hicules. Enfin, Ă  l’instar des chiens guides pour les personnes handicapĂ©es visuelles ou aveugles, les chiens d’assistance pour personnes malentendantes ou sourdes devraient faire l’objet d’une reconnaissance comme moyen pour pallier le handicap. À cet Ă©gard, les organismes de transports publics autobus, mĂ©tro, train, etc. et privĂ©s taxi, etc. ou les organismes reprĂ©sentants les personnes ayant une dĂ©ficience auditive devraient sensibiliser la population. Par exemple, une campagne annuelle de sensibilisation aux personnes sourdes ou malentendantes pourrait ĂȘtre organisĂ©e tout comme celle de la Semaine annuelle de la canne blanche, pour les personnes ayant un handicap visuel. Mais, l’utilisation d’un chien d’assistance n’est qu’un Ă©lĂ©ment parmi d’autres visant Ă  faciliter la circulation dans les transports et autres lieux. En effet, l’attĂ©nuation des obstacles dans l’accĂšs au transport pour les personnes handicapĂ©es devrait avant tout passer par l’amĂ©lioration du systĂšme de signalisation dans les diffĂ©rents rĂ©seaux de transport. Elle doit donc s’inscrire dans une rĂ©vision d’ensemble qui requiert Ă  la fois l’identification d’une diversitĂ© de besoins et de handicaps, d’une variĂ©tĂ© d’obstacles et d’une diversitĂ© de moyens pour les surmonter. Page 36 Personnes sourdes ou malentendantes et chien d’assistance la reconnaissance d’un nouveau moyen pour pallier le handicap auditif Dans l’accĂšs aux moyens de transport – Un Ă©tat de la question ANNEXE PERSONNES CONSULTÉES Monsieur Daniel Ouellette, ex-responsable d’organisme chargĂ© des personnes dĂ©ficientes auditives ou sourdes. Madame Danielle Robichaud, intervenante auprĂšs des personnes sourdes utilisant le langage des signes. Madame Joane HallĂ©, Directrice des services, [email protected] Fondation Mira Inc, 1820, Rang Nord Ouest, Ste-Madeleine, QuĂ©bec, J0H 1S0. Monsieur Robert Jones, [email protected] Club Lions, Oakville. 1-866-386-3293. Monsieur Martin Bergevin, Directeur gĂ©nĂ©ral Centre QuĂ©bĂ©cois de la dĂ©ficience auditive. 514-278-8703 ou service relais Bell 1-800-284-2214. Page 37 Deschiens entendants trĂšs spĂ©ciaux sont dressĂ©s pour aider les propriĂ©taires sourds/aveugles, agissant comme chiens-guides en plus de jouer le rĂŽle de chiens entendants. Pour les personnes sourdes et aveugles, ce type d’animal d’assistance peut ĂȘtre extrĂȘmement libĂ©rateur, car il permet au conducteur d’avoir beaucoup plus de
Cette page est spĂ©cifique aux chiens d’assistance. Pour les animaux de thĂ©rapie et de soutien Ă©motionnel, rĂ©fĂ©rez-vous Ă  la page Animaux de soutien. Pour les chats d’assistance, rĂ©fĂ©rez-vous Ă  la page Chats d’assistance. Qu’est-ce qu’un chien d’assistance? Un chien d’assistance est un chien spĂ©cialement formĂ© pour son bĂ©nĂ©ficiaire afin de l’aider Ă  pallier Ă  son handicap, qu’il soit physique ou psychologique. Il apporte Ă  celle-ci une aide technique par exemple, ramasser un objet au sol, prĂ©venir les crises d’épilepsie, prĂ©venir les crises d’anxiĂ©tĂ©, alerter l’hypoglycĂ©mie, effectuer de la pression profonde thĂ©rapeutique, sortir des foules etc., mais aussi un soutien moral, voire une aide Ă  l’insertion sociale en favorisant l’interaction avec l’environnement. Le chien d’assistance psychiatrique ne remplace pas les thĂ©rapies ni la mĂ©dication, il va de pair avec l’encadrement par un professionnel de la santĂ© mentale. Il doit connaĂźtre un minimum de 3 tĂąches afin d’obtenir notre certification. Comment reconnaitre nos chiens? Tous nos chiens possĂšdent un foulard mauve ou noir comportant notre logo, qu’ils soient en formation ou certifiĂ©s. De plus, nos chiens certifiĂ©s portent le dossard officiel des Chiens d’Anakim, mauve et lilas avec notre logo. En cas de doute, tous nos bĂ©nĂ©ficiaires possĂšdent une lettre ainsi qu’une carte d’identitĂ© comportant leur numĂ©ro de matricule, vĂ©rifiable auprĂšs de notre Ă©quipe. Les Chiens d’Anakim forme des chiens d’assistance de type psychiatrique. Nous offrons un suivi rapprochĂ© avec tous nos bĂ©nĂ©ficiaires afin de leur permettre de retrouver leur autonomie. Les troubles ciblĂ©s par ce type d’assistance incluent, mais ne se limitent pas, Ă  Trouble du stress post-traumatique. Trouble du spectre de l’autisme Trouble d’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ© VĂ©tĂ©ran Frais de dossier Les frais d’ouverture de dossier incluent l’étude de votre dossierle dossard officiel de votre chienla carte d’identitĂ© de votre chien lorsque certifiĂ©la carte en entraĂźnementla carte de contact en cas d’urgence Tous les frais sont dĂ©ductibles d’impĂŽts et sont non-remboursables. Programme d’aide Ă  l’entrainement Ce programme vous offre la possibilitĂ© d’entrainer vous-mĂȘme votre chien, avec notre aide afin de lui apprendre le comportement qu’il doit avoir ainsi que ses tĂąches en tant que chien d’assistance. Les cours durent 1 heure et sont donnĂ©s Ă  chaque 2 semaines selon les besoins. La formation dure environ 1 Ă  2 ans selon la vitesse d’apprentissage du chien. Programme d’entrainement complet Ce programme est offert aux personnes qui ne peuvent entrainer leurs chiens eux-mĂȘmes en raison de leur handicap. La formation complĂšte Ă  domicile se dĂ©roule chez nos familles d’accueils. Suivi annuel obligatoire Chaque annĂ©e, le chien d’assistance certifiĂ© doit passer une courte Ă©valuation de suivi afin de s’assurer que le chien rĂ©pond toujours aux besoins de son bĂ©nĂ©ficiaire et qu’il effectue toujours ses tĂąches. Il est obligatoire afin de conserver le statut de chien d’assistance certifiĂ©. Frais pour TES pour enfants Afin d’assurer un service Ă  la hauteur, les Chiens d’Anakim fait affaire avec une technicienne en Ă©ducation spĂ©cialisĂ©e TES. Ce frais supplĂ©mentaire est obligatoire pour tous les enfants ĂągĂ©s de moins de 16 ans. Pour plus d’information, contactez-nous.
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